L’économie béninoise, restée « robuste » au cours des trois dernières années, présente de meilleures perspectives, malgré des facteurs de risques non négligeables, selon un rapport de la Banque mondiale intitulé « Bénin perspectives économiques : Révéler le Bénin en misant sur les corridors économiques » présenté lundi 26 juin à Cotonou.
Par Béni AGBAYAHOUN
Après le rebond à 7,2% en 2021, le taux de croissance de l’économie béninoise « est restée robuste pour s’établir à 6,3% en 2022 », et ce, malgré « un contexte de tensions géopolitiques mondiales et d’instabilité régionale » précise le rapport. Le secteur tertiaire, notamment les transports, le commerce et les services de l’administration sont les grands contributeurs.
Plusieurs facteurs ont tout de même affecté l’économie quoique résiliente. Le taux d’inflation resté « modéré » vers fin 2022 (2,9%) a atteint 6,9% en glissement annuel à la fin du premier trimestre de 2023. « L’expiration des mesures de soutien » et « la hausse … du prix de l’essence » ont favorisé l’augmentation de l’inflation. Ce qui a, par conséquence, affecté les mesures de lutte contre la pauvreté. Le rapport projette une oscillation de la croissance autour de 6% à moyen terme. Il préconise la « construction de corridors économiques, à même d’entraîner des synergies positives ».
Le pays jouit également d’une position stratégique du fait de sa proximité avec le Nigéria. Le port de Cotonou est « le relais de transbordement le plus proche et le plus rapide vers le Nigéria ».
Le Bénin apparait comme un corridor privilégié pour les pays frontaliers enclavés de la sous-région. « Il représente l’itinéraire de transport le plus court vers Niamey et reste un trajet pertinent pour les marchandises destinées à Ouagadougou et à certaines parties du Mali et du Tchad ». Le pays jouit également d’une position stratégique du fait de sa proximité avec le Nigéria. Le port de Cotonou est « le relais de transbordement le plus proche et le plus rapide vers le Nigéria ».
Miser sur les corridors économiques
La mise en œuvre de solutions de connectivité devrait permettre de tirer le plus de profit du port autonome de Cotonou dont « les performances peuvent être améliorées », préconise le rapport dont Alexandre Henry, économiste est l’auteur principal.
« La congestion portuaire, l’aménagement urbain des entrées et sorties ainsi que sa connectivité avec le reste du réseau d’infrastructure nationale restent des défis de taille à relever », explique le rapport.
Dans le document, la Banque mondiale reconnaît les efforts fournis par le Bénin en termes de construction d’infrastructures de transports. Elle suggère une modernisation des réseaux routiers et des corridors économiques afin d’améliorer la connectivité des milieux vulnérables avec les centres urbains et favoriser la circulation des biens et des personnes et le commerce.
Le rapport note par ailleurs que l’investissement dans les infrastructures routières – rénovation des routes existantes et adaptation des nouvelles routes – représente une opportunité pour le Bénin, d’anticiper sur les conséquences des changements climatiques.
« Bénin perspectives économiques : Révéler le Bénin en misant sur les corridors économiques » est un document de 60 pages qui propose des pistes de solutions pragmatiques. L’objectif de ce rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Bénin est « d’informer le gouvernement du Bénin, les groupes de réflexion et les chercheurs, le public et la direction de la Banque mondiale sur l’état de l’économie béninoise et des perspectives, ainsi que les défis immédiats du développement ».
Le rapport renseigne sur la croissance, la politique budgétaire, la dette publique, le secteur extérieur, les évolutions monétaires et l’inflation au Bénin. Il comporte deux chapitres ; le premier est intitulé « L’état de l’Économie » et le second, « Tirer profit de la position stratégique du Bénin en misant sur les corridors économiques ».
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