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FAUT-IL PRIER OU LUTTER POUR LA PAIX ?

Par flat
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Il n’y a de jour où les médias ne rapportent des scènes de terreur, d’agression, d’attentat, d’actes kamikazes perpétrés par des humains contre des humains. La violence est devenue une monnaie d’échanges pour les intolérants et il faut rendre à chacun la pièce de sa monnaie, ce qui confond le monde à une pétaudière. Devenue planétaire, elle se manifeste sous plusieurs formes. Il est suffoquant d’entendre la presse décrire les menaces contre la paix.

« La paix n’est pas le synonyme du calme, du silence. Elle n’est pas le contraire de la guerre. La vraie paix est l’harmonie, l’intégration entre les différents éléments d’un système ».

Qu’est-ce, en réalité, que la prière ?

Pour faire simple, elle est une élévation de l’âme vers Dieu (ou une divinité) pour lui exprimer son adoration ou son élévation, ses remerciements ou action de grâce, pour obtenir ses grâces, ses faveurs. C’est un acte par lequel on s’adresse aux Saints pour obtenir leurs intercessions auprès de Dieu. Elle est en réalité « un ensemble de formules par lesquelles on s’adresse à Dieu ». En effet, qui parle de prière fait évidemment allusion à la religion.

Toutes les religions au monde devraient normalement plaider pour la paix. C’est pour cette raison que les Églises s’activent à annoncer la parole de Dieu à travers laquelle, elles étouffent les émeutes, les putschs. Dans beaucoup de pays, les églises œuvrent pour l’avènement et la consolidation de la paix. C’est le cas du Bénin en 1990. L’Eglise catholique, à travers Monseigneur Isidore de Souza, a aidé le Bénin à éviter le pire. Ce grand leader religieux a pu diriger sans heurts la Conférence des forces vives de la nation. Comme l’indique l’épitre aux Romains, s’il est possible autant que cela dépende de nous, soyons en paix avec tous les Hommes.

À considérer d’ailleurs le sens horizontal de la religion qui établit le rapport des Hommes entre eux par la manifestation d’un culte, on peut affirmer que la religion favorise le règne de la paix. En effet, elle est fondée sur l’enseignement de la morale et de la justice et c’est à ce titre qu’elle contribue à l’établissement de la paix. En déclarant tous les hommes fils de Dieu, la religion reconnait, non seulement que tous les hommes sont égaux en droit quelles que soient leurs couleurs, mais elle calme aussi les esprits et rend inutiles les luttes que cause le racisme. Mieux, en s’adonnant au culte, les Hommes cultivent la fraternité et l’amour du prochain.

De cette manière, ils ne sauraient décider de la violence. Pour cela, les Saintes Écritures nous recommandent d’aimer nos prochains comme nous-mêmes : « Et un peuple ne tirera plus sur un autre. Et aucune  nation n’apprendra plus la guerre ». L’Église est considérée d’emblée comme la sphère des valeurs morales et de non-violence. De là, la religion conditionne la paix. L’Église enseigne le pardon qui se présente comme le bréviaire du chrétien. Ainsi le croyant laisse dissoudre dans l’océan de la tolérance les torts qu’on lui aurait causés.

Qu’en est-il de la lutte ?

Quant à elle, il faut noter qu’il y a des luttes légitimes et reconnues par la loi. Il faut lutter lorsqu’on est méprisé, pour une condition de vie agréable : « si tu veux la paix, prépare la guerre ». À travers cette conception marxiste, le socialiste scientifique allemand Karl Marx nous enseigne au XIXe siècle que les ouvriers doivent lutter pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, défendre leurs intérêts matériels et moraux.

C’est  par la lutte que les pays colonisés ont aboli la servitude. D’autres nations, à l’instar de l’Algérie, ont dû recourir aux armes pour arracher leur l’indépendance. Il y a donc des violences qui, loin de semer des troubles gratuits, préparent l’avènement de la paix, la libération. Il faut donc prôner cette violence légitime : « Ce n’est pas la violence qui restaure, mais la violence qui ruine qu’il faut condamner ». La loi reconnait qu’il est tout à fait légitime de se défendre quand on est attaqué.

Par ailleurs, tout porte à croire que les facteurs menant à la paix se limitent seulement à la prière et la lutte. La paix n’est pas un banal  mot vide de sens, mais une attitude, une posture à adopter. Elle sera apprivoisée et domptée par l’élimination de la guerre des mentalités car, il appert que  beaucoup de personnes respirent la violence. Il est impérieux de reformater le subconscient des adeptes de la violence. Dans les familles, à l’église, les enfants doivent être éduqués à la justice et à la paix. Il nous faudra un Renouveau mental. Plus qu’un poison, les adeptes de la violence constituent un danger public. L’histoire de l’humanité nous renseigne sur l’inutilité de la guerre. Elle est horrible avec ses conséquences très affreuses. Paul Valéry a raison de la définir comme « un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».

L’autre aberration, c’est qu’on tue son prochain estimant qu’on pourrait voir Dieu ou Allah après. Dieu, qui est  lui-même Amour, n’acceptera jamais une telle bêtise. Celui qui tue son frère au nom d’un quelconque Dieu vivra doublement l’enfer. Aucun paradis ne sera son partage. Le monde a connu trop d’atrocités au point où l’Homme commence par détester l’humain pour ne pas dire son prochain. Les deux guerres mondiales en disent long. Malgré le nombre d’années qui nous séparent de ces deux événements historiques malheureux, ils continuent de distiller leurs revers sur la vie des Hommes.

À Hiroshima et Nagasaki, en Asie, des enfants continuent de naitre avec des déformations inimaginables. La guerre, tel un tourbillon, prend tout sur son passage, détruit tout. Un pays où la guerre passe n’a aucune chance de développement. Puisse les hommes se souvenir, comme le dit si bien Voltaire, qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie… La paix est un plat qu’il faut servir à tous, même à son ennemi. Nous voulons un monde de justice. Nous devons travailler pour la paix à l’instar de Mahatma Gandhi qui a été sacré Apôtre de la paix.

Nous devons éviter les frustrations et les ressentiments qui sont de véritables bombes à retardement débouchant souvent sur un sentiment de révolte. Les inégalités sociales doivent s’évaporer de nos communautés. Beaucoup pensent qu’ils sont nés pour sourire, faire la belle vie pendant que d’autres doivent vivre la misère, l’enfer. Ils pensent que sans eux, la terre ferait sa ronde à l’envers. Aussi estiment- ils que, sans eux, les oiseaux n’auront pas droit à leur hymne quotidien oubliant qu’aucun humain ne sera éternel sur terre.

La mégalomanie, la paranoïa et le fanatisme, quelles que soient leurs natures, ne doivent pas prendre siège dans l’humain. La politique, le régionalisme, l’ethnocentrisme, et j’en oublie, ne doivent pas laisser la roue libre aux scènes de violence. La meilleure manière de vivre est de savoir qu’on ne vivra jamais pareil : prôner l’unité dans la diversité. L’éducation s’imposera, pour reprendre Nelson Mandela, comme la plus puissante arme que nous pouvons utiliser pour changer le monde.

Chidiaque GUEZO, est enseignant, homme de Lettres et journaliste

 

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1 Commentaire

Etienne KOUDEVI août 7, 2023 - 12:25 pm

Très belle analyse.
Dieu est véritable amour et il ne va jamais permettre une telle bêtise de l’autre côté 👍👍

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