Home Actualité Clément Loko : « La boxe sombre au Bénin. Les boxeurs ne sont pas soutenus »
Clément Loko

Clément Loko : « La boxe sombre au Bénin. Les boxeurs ne sont pas soutenus »

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
0 Commentaire

La boxe après la pétanque est aujourd’hui la seconde discipline dans laquelle le Bénin s’illustre sur le continent africain et au-delà. Toutefois, cette discipline semble être laissée en deuxième classe en matière d’appuis des pouvoirs publics. Clément Loko alias la Panthère, triple champion de boxe World professionnel boxing federation (Wpbf), catégorie poids plume, fait l’état des lieux.

Propos recueillis par Nonvignon GUENDEHOU (Stag.)

Bénin Intelligent : Vous avez remporté plus d’un combat. Le plus récent est celui qui a eu lieu le 15 octobre au Nigeria dont vous vous êtes encore sorti victorieux. Quel est le secret de votre invincibilité ?

Clément Loko, boxeur professionnel : À propos de votre question, comprenez que mon secret est le travail, le travail bien fait. Chaque jour je m’entraîne. Déjà à 6 heures du matin, je suis debout, je pars faire le footing, je reviens puis à 15 heures je suis en salle de boxe en train de m’exercer avec le coach. Donc c’est ce dur labeur qui m’aide à toujours gagner mes combats.

 

Vous êtes aujourd’hui le porte étendard de la boxe béninoise en Afrique. Quelle appréciation faites-vous de l’état de la boxe au Bénin ?

La boxe sombre au Bénin. Les boxeurs ne sont pas soutenus. Surtout nous qui avançons au niveau professionnel. Tu vas représenter le pays à l’extérieur et tu reviens triomphant, on te fait des encouragements du moment puis deux ou trois jours après, c’est le chaos, le silence total. Tu te retrouveras seul face à ta misère.

Le Bénin a connu beaucoup de noms qui ont fait la gloire de la boxe, des noms comme : Soweto, Nazaire Padonou, Georges Boko, Théodore Lokossou et j’en passe ; mais qui sont tombés aux oubliettes. Aujourd’hui au Bénin, c’est impossible de pointer du doigt la maison d’un champion de boxe, même pas une salle d’entraînement. La seule salle de boxe que nous avons, c’est celle de monsieur Rambo Tokpahoun qui est à Agla, là où je me rends pour faire mes entraînements tous les jours.

Nous avons besoin des personnes de bonne volonté pour redonner de la lumière à la boxe béninoise.

 

Alors les professionnels de la boxe souffrent d’un manque d’appui technique et financier. Que dit la Fédération béninoise de boxe ?

En fait, à vous parler franchement la Fédération ne dit encore grand-chose à notre sujet. Nous n’avons pas d’accompagnement comme cela se doit à notre niveau. Peut-être les choses seraient mieux du côté des amateurs. Normalement, c’est un comité qui sera à la charge des professionnels à ce qu’il parait. On a déjà mis le siège en place. Donc bientôt nous comptons travailler la main dans la main avec ce comité, en appui avec la Fédération.

 

Vous avez été récemment au cœur d’une polémique selon laquelle le service que vous rendez à la nation était mal payé. Une polémique qui s’est soldée par l’assistance de plusieurs personnalités à divers niveaux dont l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky qui vous aurait offert une moto. Qu’en est-il ?

Clément Loko : Un grand merci à l’endroit du ministre pour ce qu’il fait pour la jeunesse. Le ministre Homeky, c’est un grand homme qui aime la jeunesse. Oui, il m’a offert une moto. Je revenais de la Côte d’Ivoire, je suis allé le voir. C’était au lendemain de mon triple champion. Nous avons discuté et puis il m’a dit « je mets à ta disposition un moyen de déplacement qui pourra te permettre d’aller à l’entraînement et de faire tes courses comme cela se doit. Ne t’inquiète pas, il y a un événement en cours, la nuit des Oscars, tu seras pris en compte. »

C’est ainsi qu’il m’appelle chaque jour pour me prodiguer de sage conseils et m’encourager. Même quand je suis allé au Nigeria, il m’a contacté, nous avons échangé mais à ma grande surprise, quand je suis rentré au pays, on m’annonça la nouvelle de sa démission. Cela m’a beaucoup touché, mais bon, on laisse tout entre les mains de Dieu.

 

Clément Loko alias la Panthère. Beaucoup se demandent l’histoire derrière ce surnom. 

C’est une longue histoire. Une histoire que je n’oublierai jamais. C’est un nom que je porterai pour toute ma vie. C’était un samedi où quittant la maison pour le Collège d’enseignement général (Ceg) Godomey, j’ai aperçu des gens pratiquer la boxe. C’était le club Bébika. Je me suis rapproché d’eux puis j’ai demandé à rencontrer le coach. On me l’a présenté.

Ensuite, je lui ai manifesté ma volonté de pratiquer cette discipline. Il m’a demandé si je pouvais réellement supporter, je lui ai dit oui. Il m’a accepté dans le club et j’ai commencé par faire de la boxe. Le coach s’appelle feu Gounou Séidou. Il me soutenait, me disait qu’un jour, je deviendrai champion de boxe.

Alors après le décès le club est passé de Bébika pour la Panthère. Et puisque la mort est destructrice, après le décès du coach le club s’est disloqué et tout le monde est parti. Mais moi j’ai décidé de rester et de ne jamais laisser ce club d’où mon surnom La Panthère.

Merci.

 

LIRE AUSSI: Ministère des Sports : Flops et succès sous Homeky

Lire aussi

Laisser un commentaire

A propos de nous

Bénin Intelligent, média au service d’une Afrique unie et rayonnante. Nous mettons la lumière sur les succès, défis et opportunités du continent.

À la une

Les plus lus

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour être notifié de nos nouveaux articles. Restons informés!