Les Aspirants au métier d’enseignant (Ame) se plaignent d’un mauvais traitement salarial. Parfois, les salaires sont retenus «jusqu’au mois suivant». La Fédération Nationale des Collectifs des Enseignants Pré-Insérés du Bénin (FéNaCEPIB-Mestfp) explique la situation. «Libérez à temps cette fois-ci le salaire des AME !» plaide-t-elle dans cette adresse aux Dg du Trésor et de l’Anpe.
On n’apprendra à personne que l’employeur est sensé se préoccuper des conditions de travail de ses employés. Ce faisant, il limite les risques nocifs au bien-être physique et mental de ces derniers. À ce titre, comme le pense L. Lerouge, il devrait être : « le premier préventeur des risques au travail.»
Malheureusement, avec vous, chers autorités, le traitement du salaire des Aspirants au métier d’enseignant (AME) depuis 5 ans est regrettable. Sinon, comment comprendre que vous vous plaisiez dans la rétention de leur maigre salaire jusqu’aux derniers jours du mois en cours alors que vous êtes témoins des mauvaises conditions de travail dans lesquelles ils sont ?
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Parfois, vous le retenez jusqu’au mois suivant. Les événements récents du non paiement de salaire à plusieurs Aspirants au métier d’enseignant (AME) viennent à l’appui de cette regrettable constatation. C’est donc une évidence imparable que tout ce qui concerne ces vaillants enseignants est souvent traité avec tant de légèreté au point qu’on se demande s’ils sont aussi considérés comme des êtres humains.
Souffrance
Pourquoi cette maltraitance ? Et jusqu’à quand va-t-elle durer ?
«Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler», écrivait Alfred de Vigny.
On a l’impression que le sort des Aspirants au métier d’enseignant est scellé par le Gouvernement que vous servez et ils n’y peuvent absolument rien. Tout ce qu’ils font pour redresser cette courbe semble vain. Le Gouvernement Talon, maître de leur destin, est le seul à en savoir les tenants et les aboutissants…
Il est de notre devoir de vous rappeler, vous qui êtes impliquées dans le traitement du salaire des AME, que nous sommes aujourd’hui le 15 novembre, à moins d’une semaine du début des virements selon ce qu’il est établi dans le contrat.
Nous avons le devoir de vous rappeler que des pères de famille, des mères de famille sont restés sans salaire pendant bientôt deux mois, ils vont cependant tous les jours au travail, exécutent donc 26h de cours par semaine et même plus!
Dans 5 jours exactement, chers autorités, nous serons au 20 du mois de novembre. Traitez et payez à temps le salaire des Aspirants au métier d’enseignant. Cette disposition permettra à ceux d’entre eux qui n’ont rien reçu depuis deux mois de souffler un peu, de régler leurs dettes !
Libérez à temps…
Nous espérons que les administratifs qui menacent les collègues parce qu’ils se sont exprimés après qu’ils ont été privés de leur salaire, feront bien cette fois-ci le travail afin que nous n’assistions plus à ce genre de situation regrettable !
Autrement, chers autorités, vous faites exactement ce que dénonce Sophie Audoubert à propos de la maltraitance des enseignants : «on les empêche d’apprendre leur métier, on les empêche de se former, on les empêche de réfléchir, on les empêche d’aider leurs élèves, on les empêche (…) bref, on les empêche de transmettre.»
Et ce sera dommage pour notre système éducatif !
Nous ne vous demandons qu’une seule chose à travers ce message : Libérez à temps cette fois-ci le salaire des AME !
Cotonou, le mercredi 15 novembre 2023.
Pour la FéNaCEPIB,
Les porte-parole,
Ferdinand Sourou MISSENHOUN.-
Pierrot Sourou L. AKODJENOU.-
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