Le Bénin fait partie des pays dont la Police agit de façon professionnelle, selon une enquête d’Afrobarometer.
«A votre avis, à quelle fréquence la police dans votre pays agit de façon professionnelle et respecte les droits de tous les citoyens ?» Telle est la question posée aux populations de 39 pays africains entre 2021-2023. La Police républicaine récolte 81% d’opinion favorable : 54% de citoyens approchés répondent par «Souvent/toujours» et 27% disent «parfois».
Ce taux place le Bénin 4e sur 39 pays derrière le Burkina Faso, Maroc et le Niger. En Afrique, le Kenya se place tout au bas de l’échelle comme ayant la pire des Polices. Puisque 60% des citoyens kényans estiment que leur police n’agit «Rarement/Jamais» de façon professionnelle. Sur la liste rouge, figurent d’autres pays également, comme le Gabon et le Congo Brazzaville où la police est décriée des populations.
Pot-de-vin
Cette perception négative des institutions policières africaines ne vient pas ex nihilo. Plusieurs citoyens justifient leurs opinions par les actes criminels qu’ils reprochent à la police ou par des pots-de-vin qu’ils ont dû payer, soit pour «Pour obtenir une assistance», soit «Pour éviter des ennuis», révèle l’enquête d’Afrobarometer.
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Le cas du Bénin n’est pas criard. Par exemple, seulement 19% de béninois témoignent avoir ”corrompu” des éléments de la Police «Pour obtenir une assistance» et 30% l’ont fait «Pour éviter des ennuis». La lutte contre le rançonnement, pratique jadis très courante notamment sur les routes, portent donc des fruits.
Au Liberia et au Nigéria, par contre, ces taux sont très élevés avec respectivement 79% et 75% alors que 67% de béninois déclarent faire «partiellement/beaucoup confiance à la police».
Usage excessif de la force
Mais tout n’est pas rose pour la Police républicaine. Les résultats de l’enquête Afrobarometer révèlent une donnée préoccupante : l’usage excessif de la force envers les suspects. La somme cumulée des réponses «Souvent/toujours» (45%) et «parfois» (27%) donne 72% de citoyens qui estiment que leur police fait usage excessif de la force. Ce qui n’est pas sans illustrer l’actualité en 2023. A Hêvié, le jeune apprenti soudeur, 18 ans et orphelin, Martin Hounga a été victime de bavure policière dans la nuit du 4 au 5 septembre.
« Nous étions tous les deux sur le même taxi moto quand nous avons croisé deux policiers en patrouille. Ils ont demandé au conducteur de s’arrêter, mais il n’a pas obtempéré, étant en infraction avec deux passagers. Les flics nous ont poursuivis. Le taxi moto a accéléré et nous sommes entrés dans une ruelle. Pris de panique, mon frère a sauté de la moto et s’est enfui. Le zémidjan ne s’est pas arrêté. Après on a entendu deux coups de feu. J’ai demandé au conducteur de s’arrêter. Mais il m’a rassuré que les coups de feu ce serait des tirs de sommation pour effrayer mon frère », raconte son cousin au micro Bip radio.
Le second cas est celui de la dame atteinte mortellement d’une balle à Ekpè. Bavure douanière selon la population qui a d’ailleurs barricadé la voie pour manifester sa colère. Mais le coup de feu mortel n’était pas venu de la douane mais des trafiquants de drogue, avait rejeté la douane.
Avec 82% d’opinion défavorable, la police Sénégalaise, en 2023, est n°1 en matière d’usage excessif de la force. La répression des géantes manifestations de soutiens à l’opposant Ousmane Sonko explique certainement ce classement.
Les enquêtes du Round 9 (2021/2023) publiés le 29 janvier révèlent globalement que la corruption, la brutalité et le manque de professionnalisme font partie des échecs de la police dans les 39 pays couverts.
