La maison des jeunes et des loisirs d’Abomey a accueilli, jeudi 12 juin, la cérémonie de commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. L’événement a été organisé par la Direction départementale du travail et de la fonction publique du Zou (Ddtfp/Zou).
La célébration a réuni artisans, responsables de marchés, apprentis, autorités locales, représentants d’organisations internationales, ainsi que de nombreux acteurs de la société civile engagés dans la défense des droits des enfants. Le thème de cette année, « Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire : accélérons nos efforts ! », met en lumière les avancées déjà enregistrées tout en soulignant l’ampleur des défis persistants.
La situation dans le département du Zou demeure préoccupante. De nombreux enfants continuent d’être exploités dans des secteurs tels que les marchés, l’agriculture, les ateliers ou encore la mendicité.
Selon Gérard Tokpo, directeur départemental du Travail et de la Fonction publique, « environ 22,5 % des enfants du département sont impliqués dans des activités de travail, un taux supérieur à la moyenne nationale estimée à 19,9 % ».
Ces chiffres témoignent de l’urgence d’intensifier les efforts, malgré les progrès réalisés grâce à l’engagement de l’État et de ses partenaires, tels que l’Unicef et le gouvernement luxembourgeois.
Des actions concrètes mais insuffisantes
Plus de 1 000 sites (marchés, ateliers, gares, etc.) ont été inspectés dans le cadre de cette lutte, permettant le retrait de 346 enfants de situations de travail jugées inhumaines.
Toutefois, ces efforts restent insuffisants, et des initiatives supplémentaires sont nécessaires pour atteindre l’objectif d’un Zou sans travail des enfants.

La lutte contre le travail des enfants est une responsabilité collective. Elle exige la coopération active de toutes les parties prenantes notamment les autorités publiques, Ong, partenaires internationaux, citoyens, éducateurs et parents. Ensemble, ils doivent garantir à chaque enfant son droit à l’éducation, à la sécurité et à une vie épanouie.
Pour Julien Ouankpo, représentant du préfet du Zou, « le travail des enfants est une violation flagrante des droits fondamentaux de l’enfant, un déni de leur droit à l’éducation et à une enfance heureuse ». Il a aussi profité de l’occasion pour renouveler son appel à l’unité et à l’engagement total pour la protection des enfants. Selon lui, des progrès sont possibles si chaque acteur prend pleinement sa part de responsabilité.
Pour clôturer la cérémonie, Magnidé Aubiège, juge du pôle des mineurs, a sensibilisé les participants aux réalités juridiques entourant le travail des enfants. Elle a rappelé les textes de loi en vigueur ainsi que les sanctions prévues à l’encontre des contrevenants.