Le projet « Renforcement du cadre de partenariats entre les acteurs publics et privés pour le financement et la valorisation des résultats de la recherche et l’innovation (Ppp-Vri) » a été présenté aux acteurs, lundi 12 décembre à Abomey-Calavi. Un des quatre composantes du projet VaRRIWA, le Ppp-vri vise à rapprocher le monde socioéconomique des acteurs de la recherche et de l’innovation pour un meilleur financement de la recherche et de la valorisation des résultats de recherche.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Chercheurs, innovateurs, inventeurs, transformateurs de produits locaux, porteurs de programme d’innovation dans les secteurs non exhaustifs de la santé, de l’agroalimentaire, des énergies renouvelables…Tels sont les profils de la trentaine de personne conviées au rendez-vous d’information sur le Ppp-vri à Abomey-Calavi.
La tâche de la présentation du Ppp-vri est revenue au professeur Dodji Amouzouvi. Le Larred/Uac dont il est le directeur scientifique, est, en effet, le point focal Bénin dudit projet. Face à l’auditoire, il a indiqué d’entrée, que l’idée du projet « Renforcement du cadre de partenariats entre les acteurs publics et privés pour le financement et la valorisation des résultats de la recherche et l’innovation (Ppp-Vri) » est partie du triste constat du faible financement de la recherche et de l’innovation en Afrique.
LIRE AUSSI : Financement de le recherche et l’innovation en Afrique : VaRRIWA, vers un réseautage valorisant des inventeurs
Au Bénin, Burkina Faso, Sénégal et au Togo, les quatre pays impliqués dans le projet, la recherche-innovation ne bénéficie que 0,22% du Pib pour une moyenne de 0,4% pour l’Afrique subsaharienne. Un taux encore loin de la moyenne de 1% recommandée par l’Union africaine contre une moyenne mondiale de 1,7%. Pire, en plus d’être peu financée, la recherche-innovation n’est portée essentiellement que par les États et les partenaires techniques et financiers.
De nombreux facteurs expliquent cet état des lieux peu reluisant. Dodji Amouzouvi évoque, entre autres, l’absence d’un cadre formel de partenariat public-privé favorable à des accords entre les acteurs de la recherche-innovation. Ainsi, ajoute-t-il, la plupart des entreprises préfèrent plutôt importer des technologies conçues ailleurs malgré la quantité impressionnante et la qualité des productions scientifiques des structures de recherche locales. Or, « Si nous importons, on importe forcément ce que l’autre a fait et qui est bon pour lui », a relevé le communicateur
Financé par l’Union européenne, le Ppp-Vri porté par l’Université de Lomé (Togo) entend inverser la tendance. En favorisant, un réseautage efficace de l’ensemble des acteurs de la recherche-innovation en vue de faciliter la conclusion de partenariat gagnant-gagnant. Et, mieux structurer et renforcer les réseaux nationaux et internationaux dans l’ensemble du système de la recherche-innovation au Bénin, Burkina Faso, Sénégal et au Togo.
Rejoignez notre forum Telegram pour ne rien rater de l’actualité. Analyses‚ enquêtes‚ exclusivité..ici👉🏿
https://t.me/+w4Ujk6EDhDc2Mzc0
Le Ppp-Vri coordonné par le Pr Joseph Koffi N. Tsigbe du Togo, s’achève en avril 2024 ; et dure donc deux ans. Il est doté d’un budget total d’environ 377 480,61 euros avec comme partenaires, la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (Ccit) ; le Centre togolais des expositions et foires de Lomé (Cetef-Togo) ; le Laboratoire d’analyse et de recherche : Religions, espaces et développement (Larred) de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin) ; le Laboratoire des systèmes politiques, économiques, religieux et culturels (Syperc) de l’Université Ki-Zerbo (Burkina Faso) ; et l’Unité de recherche et d’ingénierie culturelle et en anthropologie (Urica-Ifan) de l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal.
Résultats, secteurs et brevet
Le projet de « Renforcement du cadre de partenariats entre les acteurs publics et privés pour le financement et la valorisation des résultats de la recherche et l’innovation (Ppp-Vri) » embrasse six secteurs que sont la technologie, les énergies renouvelables, l’environnement, la santé, l’innovation socioéconomique et le génie Btp.
Concrètement au Bénin, le Ppp-Vri dispose de trois zones d’intervention et deux villes par zone. Le point focal prévoit d’approcher au moins 25 innovateurs par zone, soit un effectif de 75 innovateurs visés, a détaillé Prof. Dodji Amouzouvi.
Grâce au Ppp-vri, « les interventions des principaux acteurs du système de la recherche-innovation vont désormais s’opérer dans un réseau plurisectoriel dynamique et favorable à la production des savoirs et technologies », a-t-il assuré. Il a également annoncé la tenue, à l’horizon 2023, d’un forum international de trois jours à Lomé en marge de laquelle se déroulera un salon international des innovateurs.
Ledit forum sera une occasion unique et inédite d’établir des partenariats adéquats et favorables aux échanges et discussions pour les conclusions d’accords pour le financement des programmes de recherche et innovation et la mise à l’échelle des innovations technologiques déjà disponibles dans les quatre pays supra-cités.
Plus intéressant encore, le Ppp-Vri prévoit la création d’un fonds pour la valorisation des résultats de recherche et d’innovations. « Le fonds est en rédaction. Le Togo a accepté de le porter à travers la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (Ccit) », a-t-il renseigné.
LIRE AUSSI : Maintien des filles en situation difficile à l’école : Plus de 9 milliards Fcfa à transférer à 30.000 écolières et élèves
Prof. Dodji Amouzouvi souhaite alors que le Bénin aussi contribue au fonctionnement de ce fonds, par exemple à travers la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib).
Lors de la séance d’échange, la question de la protection des innovations a été longuement discutée. La seconde communication a justement porté notamment sur l’importance du brevet d’invention, la protection juridique de la propriété intellectuelle, du nom commercial. Les inventeurs ont reçu l’assurance que leurs œuvres ne seront pas détournées. D’ailleurs, pas de brevet, pas de participation à la foire des inventions.
