Le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle Yves Kouaro Chabi a lancé mardi 20 juin, le Projet d’appui à la formation agricole et rurale (ProFar). Ce projet a pour but de contribuer à l’extension des opportunités d’accès des jeunes béninois à un travail décent dans le domaine agricole et rural en particulier dans les territoires du nord Bénin à travers des formations qualifiantes pouvant leur permettre de travailler à leur propre compte.
Par Raymond FALADE
Le Projet d’appui à la formation agricole et rurale (ProFar) a pour objectif entre autres « de déployer l’offre de formation agricole et rurale en lien avec les besoins économiques et les spécificités des pôles de développement agricole, d’opérationnaliser des nouveaux modèles de formation dans les Lta [Lycées techniques agricoles ndlr], et de développer l’ingénierie de formation et de l’ingénierie pédagogique appropriée pour les formations au Cqm et au Cqp dans le secteur de l’agriculture », a expliqué le directeur de l’Agence de développement de l’enseignement technique (Adet) Fructueux Aho.
Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement du Bénin à travers l’Agence française de développement (Afd) et la coopération luxembourgeoise. D’un coût de plus de 80 milliards de Fcfa, plus de 34 milliards de Fcfa ont été déjà mobilisés. « 70 millions d’euros sous forme de financement budgétaire politique publique sont actuellement en cours de mobilisation avec l’Agence française de développement », a dévoilé Fructueux Aho.
Aussi, a-t-il fait savoir, « la population luxembourgeoise veut aussi rentrer dans cette dynamique d’appui à la formation professionnelle en participant à ce financement avec une subvention de 3 millions d’euros, soit plus d’un milliard de Fcfa ».
Ce financement prévoit la réalisation des actions qui impacteront à court, moyen et à long terme, l’accès, l’équité, la qualité et la pertinence des techniques de formation agricole et rurale au Bénin.
La mise en œuvre du ProFar contribuera au développement économique et social du Bénin par la formation initiale et le renforcement continu des ressources humaines professionnellement compétentes et motivées pour répondre avec efficacité et efficience aux besoins d’une agriculture rurale et moderne.
De façon concrète, le financement du ProFar permettra d’une part, « la mise en place d’un dispositif d’orientation, de formation, de suivi et d’insertion professionnelle à l’échelle d’un pôle de développement agricole 1 et 2 dont le modèle économique et organisationnel pourra être déployé dans d’autres territoires ». Il permettra, d’autre part, la diversification de l’offre de formation agricole et rurale dans 12 Lycées techniques agricoles dont Malanville, Banikora, Kérou, Kouandé, Sègbanan, Bèmbèrèkè, Nikki « entièrement construits et ou réhabilités ».
Suivi
Le gouvernement a fait de la modernisation de l’agriculture l’une de ses priorités. Ce qui passe par l’amélioration de l’offre de formation agricole et rurale. La mise en œuvre de ce projet sera rigoureusement suivie de près par le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche pour l’atteinte des objectifs.
Gaston Dossouhoui, patron de ce département ministériel a rassuré les partenaires techniques et financiers lors de la cérémonie de lancement. Il a promis que toutes les compétences seront sollicitées ou qu’elles soient pour la réussite de ce projet. « Aucun financement n’est petit. C’est la manière dont cela a été utilisé qui est important. Vous aurez de la matière. Comptez sur moi », s’est-il engagé. Il donne 18 mois aux Béninois et aux partenaires financiers pour voir la portée de ce projet.
Les représentants des partenaires financiers ont à tour de rôle réaffirmé leur engagement à accompagner le ProFar et à travailler surtout pour la mobilisation des ressources nécessaires pour sa réalisation.
Le gouvernement depuis quelques années est dans la dynamique de la promotion de l’Enseignement technique et formation professionnelle (Eftp). Cette initiative selon le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle Kouaro Yves Chabi vise à offrir aux jeunes des formations qualifiantes pouvant leur permettre d’avoir un emploi décent et de pouvoir se mettre à leur propre compte après leur formation. Il s’agira à terme conformément à l’agenda du gouvernement, de passer de 11% de formation en 2019 à 70% en 2030, la proportion de l’apprenant dans l’enseignement technique et de la formation professionnelle.