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Artisttik Africa : Tognissè Aziakou ouvre la saison des galeries d’art avec l’exposition «Kosukosu»

Par Sêdaminou Béni AGBAYAHOUN
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Les œuvres du photographe d’art Tognissè Aziakou sont en exposition depuis mercredi 6 décembre au centre culturel Artisttik Africa à Cotonou. Dénommée Kosukosu l’exposition lance la saison des galeries d’art à Artisttik Africa.

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Akpé, merci en français. C’est le nom de l’œuvre vedette de l’exposition. Face à l’entrée, c’est elle qui accueille en premier les visiteurs. Du haut de ses 200 centimètres sur 140, imprimé sur toile, la photographie force l’admiration. Elle représente deux mains jointes, en signe de remerciement dans les cultures africaines et béninoises. Comme pour dire « Merci d’être venu, merci de faire ce voyage ».

Un voyage, c’est bien de celà qu’il s’agit. En très gros plan l’image expose remarquablement chaque trait des rides qui inondent cette peau. Une peau marquée par le passage du temps. Sa texture renvoie à celle d’un tronc d’arbre desséché ou encore d’une termitière.

Nicolas Darbon est sidéré par la ressemblance entre les rides dans Akpé et les « phénomènes de terre » et de la nature, également exposés. « Je dois avouer qu’il y a une relation entre la nature et la ”main” qui est assez frappante », confesse le maître de conférence à l’Université d’Aix-Marseille.

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« Le rythme de la scénographie de la galerie » et « la netteté du paysage et de la réalité béninoise et africaine » relève de l’original. Tout ceci dans un art contemporain qui a tendance à être assez « complexe ». Darbon y voit un contraste remarquable.

Ce rapport fascinant capte l’attention d’un grand nombre. Jean Christophe reste quant à lui, contemplatif devant « l’esthétique » et la « spiritualité » qu’exhalent les œuvres. Josette et Trinita sont elles aussi fascinées par le rapprochement entre les rides – la marque du temps – et les éléments de la nature.

L’humain avec la nature

Mais plus encore par l’aspect hautement spirituel des photographies. C’est d’ailleurs ce lien intrinsèque entre l’homme et la nature, entre l’homme et le spirituel que tente de révéler le photographe. Tognissè Aziakou remet en question les rapports de « l’humain avec la nature ». « Kosukosu (termitière en langue Fon) c’est une invitation à la méditation, c’est une invitation à la connexion à la nature », explique-t-il.

L’un des visiteurs de marque surpris à l’exposition s’appelle… Joseph Djogbenou. L’homme de droit et chef de parti politique avoue être tombé « en admiration » face au « génie » des artistes béninois. Il appelle à perpétuer cette expérience qui révèle la fondation béninoise qui est « culturelle », « artistique ».

L’exposition Kosukosu présente une trentaine de photographies imprimées sur toile ou sur papier et encadrées. Elle aborde trois thématiques centrales : Ègbèmè en référence à la nature, Togboéssi qui fait référence au sacré, au divin et Égli -en langue Xwla – signifiant « vieux murs ».

Le (très) gros plan largement utilisé rappelle la supériorité de la nature sur l’homme. Tognissè Aziakou acte le retour aux sources. Retour aux sources naturelles, mais également aux valeurs culturelles et traditionnelles. Des valeurs que « nous négligeons au profit du matériel ».

La rentrée

L’exposition Kosukosu, « c’est une révélation » admet Ousmane Alédji, directeur du centre Artisttik Africa. Il s’émerveille devant la scénographie de la commissaire d’exposition, Marion Hamard. Avec Kosukosu, la saison des galeries d’art démarre à Artisttik Africa.

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Après l’ouverture de la salle de spectacle en octobre, les trois galeries d’art du centre ouvrent leurs portes. Des espaces spécialement conçus pour promouvoir et valoriser les talents artistiques béninois. « On a voulu mettre un peu plus en avant l’art plastique béninois en leur dédiant une salle à la hauteur de leur folie », assure Ousmane Alédji, promoteur du centre. Kosukosu de Tognissè Aziakou est exposée du 6 décembre au 17 mars 2024.

Ousmane Alédji invite les populations à venir « consommer les œuvres de l’esprit » de ces créateurs béninois.

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