Pas de projet de révision de la Constitution porté par les présidents d’institution de la République. La polémique suscitée par les propos du président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou lors d’une rencontre le 22 décembre 2023 a fait réagir son porte-parole. Vitali Boton fait des clarifications jeudi 4 janvier au cours d’une conférence de presse au siège de l’institution à Porto-Novo.
Le vœu du président Louis Vlavonou pour la retouche de la Constitution n’est pas nouveau. Il l’avait exprimé dans son discours d’investiture le 13 avril 2023. Louis Vlavonou «considérait la possibilité pour toutes les forces vives de notre pays, d’apporter des ajustements à la constitution tout en préservant les acquis les plus intangibles de la République» rappelle son porte-parole, Vitali Boton.
Le président de l’Assemblée nationale déclarait :
«Dans un esprit de concertation, nous pourrions courageusement envisager de porter à la constitution des retouches qui s’imposent en vue de son amélioration constante tout en conservant les fondamentaux notamment l’option républicaine et démocratique et la limitation à deux du nombre de mandats du président de la République».
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Revenu sur le sujet lors de la rencontre du 22 décembre, le président Louis Vlavonou partageait juste sa réflexion avec les autres présidents d’institution.
«Il n’y a aucune raison de s’en cacher. Tenter de faire croire que les propos qu’il a tenus lors de cet échange inter institutionnel préfigurent une initiative opportuniste de révision de la constitution relève d’une manipulation caricaturale au dessein inavoué», dénonce Vitali Boton.
Lors de la rencontre concernée placée sous l’égide du ministre de la Justice, le chef du parlement avait déclaré précisément ceci :
«Nous qui sommes ici, nous représentons la nation toute entière. C’est les institutions de la République. Et nous sommes comme une assemblée constituante. Parce que ce qui se discute et ce qui se fait ici est au-delà de nos pauvres personnes. C’est la refonte totale de tout le système qui est en jeu.»
Des propos devenus rapidement virales. L’opposition s’en est saisie. Le parti Les Démocrates crie à «un complot en préparation contre le Peuple béninois». L’auteur des propos querellés, Louis Vlavonou est alors appelé à démissionner.
Polémique infondée
Lors de sa sortie médiatique, Vitali Boton donne le vrai sens des mots du président Louis Vlavonou. «Quand le président de l’Assemblée nationale évoque une assemblée constituante, c’est dans le contexte d’une discussion non conventionnelle et non dans le but de faire porter par les présidents d’institutions un projet de révision constitutionnelle».
Il [Louis Vlavonou] utilise même le terme “digression” pour marquer une distinction claire entre cette idée et le cadre de concertation des Présidents d’institution. Nul ne peut douter, au regard de l’expérience du Président de l’Assemblée nationale, qu’il sait suffisamment distinguer une assemblée constituante d’un cadre de concertation, fût-il celui des Présidents d’institution de la République. Pour rappel, une assemblée constituante, aussi appelée convention constitutionnelle, est une institution collégiale ayant pour tâche la rédaction ou l’adoption d’une constitution. C’est donc à juste titre que le Président Louis Gbèhounou Vlavonou parle de digression.
En conclusion, la polémique entourant la diffusion sélective des propos du Président Louis Gbèhounou Vlavonou est infondée. Je vous exhorte à prendre en compte le contexte de ses déclarations et à rejeter d ’ emblée les tentatives de manipulation qui ne servent qu’à semer la confusion à des fins politiciennes.»
Vitali Boton
La Constitution du Bénin du 11 décembre 1990 a été révisée pour la première fois le 1er novembre 2019 après plusieurs échecs. Elle ne marque pas une nouvelle République mais apporte des modifications profondes à la vie politique du pays. Il s’agit notamment du renforcement de la limitation à deux du mandat présidentiel et la création d’un poste de vice-président. Sans occulter, l’augmentation de l’effectif du parlement (89 à 109 députés) et l’organisation d’élections générales à partir de 2026.