Le Comité de facilitation de la carte de presse (Cfcp) dénonce le cadre juridique adopté par la Haac dans le cadre de la prochaine élection de leurs représentants au sein de l’institution. Il a effectué dimanche 17 mars, une sortie médiatique à Cotonou.
Le cadre juridique adopté par la Haac est « inapproprié, truffé de rétropédalage et de dispositions attentatoires à la loi qui encadre l’activité des médias et au code de déontologie de la presse béninoise.» Ainsi a lancé Michel Ahonon, facilitateur du Comité de facilitation de la carte de presse au début de la conférence.
Le Cfcp dénonce plusieurs articles de ce cadre juridique. Par exemple, l’article 8 qui selon Michel Ahonon « constitue un cambriolage institutionnel organisé de main de maître par des individus tapis dans l’ombre qui se refusent d’assumer pleinement leur responsabilité à visage découvert. » Un alinéa de cet article souligne qu’est électeur, « tout professionnel des médias ayant été désigné une fois par ses pairs pour siéger à la Haac en qualité de membre ».
Le même article stipule que pour s’inscrire « outre le Cip ou carte d’identité biométrique », l’électeur doit disposer de l’une des pièces comme, sa carte de presse en cours de validité, la preuve de son éligibilité à la carte de presse, le décret portant nomination en qualité de membre de la Haac, la preuve de la qualité de professionnel des médias exerçant dans toute autre structure qu’un organe de presse.
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Pourtant, la désignation des représentants des professionnels des médias sont des élections professionnelles. Ainsi donc, « seule la carte professionnelle doit être admise comme instrument dans le processus » lance le Cfcp.
« Plus grave, la Haac donne possibilité “aux professionnels des médias exerçant dans d’autres structures, autre qu’un organe de presse ” à s’inscrire sur les listes électorales » regrette le Cfcp. Pour le facilitateur, « cette mesure de l’article 8 de la décision contraste avec les dispositions du code de l’information et de la communication qui rend incompatible l’exercice cumulé de la profession de journaliste avec les fonctions de subordination à une autorité publique ».
Problème de justice et d’équité
Toutes ces manœuvres selon le Cfpc visent à permettre aux représentants des médias dont le mandat est en cours, de se représenter. Alors qu’ils sont déjà dans une « situation irrégulière. » « Car, pour prendre part aux élections, ils se doivent de quitter leur fonction et les attributs de l’État afin que le jeu électoral soit juste, équitable et équilibré pour tous ».
En adoptant de telles dispositions et en l’imposant ainsi aux acteurs des médias, la Haac viole sa propre loi organique, viole les dispositions de la loi 2015 portant code de l’information et de la communication et viole enfin le code de déontologie de la presse béninoise constate le Cfcp.
L’autre irrégularité que dénonce le comité concerne le quitus fiscal introduit dans les dossiers de candidature. Michel Ahonon et son équipe ne sont pas contre. Mais ils constatent un problème d’équité et de justice. Puisse que, sur les 9 conseillers, seuls les professionnels des médias doivent fournir le document.
Face à toutes ces irrégularités, le Comité de facilitation de la carte de presse exige « l’arrêt immédiat du processus électoral lancé par la Haac en vue de l’ouverture d’un dialogue inclusif sur les conditions de candidature. »