Trois journalistes du groupe de presse Daabaru menottés et en cours de transfèrement vers la Criet, a appris Bénin Intelligent. La Police leur reprocherait l’information selon laquelle ses agents auraient imposé le port de casque à un cadavre transporté sur une moto.
L’information, qui date de la période de répression du non port de casque, avait fait grand bruit. Selon A. T. qui a donné l’alerte dans un forum de professionnels des médias, il s’agit du témoignage d’un usager recueilli par les journalistes de Daabaru au cours d’une rubrique citoyenne.
«Ils ont une rubrique qui consiste à se déplacer dans une localité pour recueillir les impressions des populations. Quelqu’un aurait critiqué sévèrement la police en disant que ses agents auraient imposé à une personne éplorée de mettre le casque au cadavre qu’il transportait sur sa moto. Ils ont relayé l’information, ce qui a irrité la police » informe la source proche du dossier.
L’affaire était déjà pendante devant le Tribunal de première instance de Parakou depuis quelques semaines. Le procureur de cette institution se serait déclaré incompétent et a demandé le transfert des trois journalistes à la Criet.
Les professionnels des médias sont choqués d’apprendre que les leurs sont menottés. Des poursuites oui, mais les journalistes ne sont pas des criminels, dénonce-t-on. Mais «Rien d’étonnant : le temps où on traitait les journalistes dignement est révolu. Le constat est triste et amer. Mais nous y sommes», a réagi un autre journaliste qui avait vécu une situation similaire avec la Justice.
Bénin Intelligent a tenté en vain de s’entretenir au téléphone avec le directeur du groupe de presse Daabaru, basé à Parakou. L’élément incriminé est disponible ici.
Au Bénin, l’article 310 du code de l’information et de la communication interdit la garde-à-vue et la détention préventive pour les cas de délit de presse sauf les cas de délit contre la chose publique, rappelle Michel Ahonon, président du Comité de facilitation de la carte de presse (Cfcp).
16h02
Aux dernières nouvelles, le promoteur du groupe de presse Daabaru Barnabas Orou Kouman et ses collaborateurs ont été relâchés a appris Bénin Intelligent. «Ils sont placés sous convocation dans le dossier ayant conduit à leur interpellation» précise Paul Danongbe, porte-parole de l’Union nationale des médias en ligne du Bénin (Unamel-Bénin). Barnabas Orou Kouman est d’ailleurs le président de cette Union.
Mardi 11 juin
Faux témoignage
COMMUNIQUÉ DU GROUPE DE PRESSE DAABARU
En avril 2024, le Promoteur du Groupe de Presse Daabaaru Barnabas OROU KOUMAN et deux de ses collaborateurs ont été interpelléS au sujet d’une émission dénommée « Jeudi Libre » qui a pris en interview un citoyen qui a raconté devant les caméras de notre chaîne, une situation impliquant la police républicaine qui aurait interpellé deux individus transportant un cadavre à Sirarou, une localité de la commune de N’Dali et leur aurait exigé de porter un casque au cadavre avant de leur réclamer une contravention.
Le commissariat qui a été indexé dans l’émission a écouté sur PV le Promoteur, le Rédacteur en Chef et le journaliste animateur de l’émission avant de les présenter au Procureur de la République le lundi 10 juin 2024. Le citoyen interpellé a avoué n’avoir jamais été témoin des faits et n’a fait que rapporter une rumeur.
Nous comprenons que les circonstances entourant cet incident ont pu causer des préoccupations légitimes et des malentendus. Nous tenons à souligner que notre intention n’était en aucun cas de ternir la réputation ou de porter préjudice à la Police Républicaine.
En tant que média responsable, nous assumons pleinement la responsabilité de nos actions et nous nous engageons à coopérer pleinement avec les autorités compétentes dans le cadre de cette affaire. Nous prenons cet incident très au sérieux et nous nous efforçons d’éviter toute répétition de telles situations à l’avenir.
Nous présentons nos excuses les plus sincères aux agents de la Police Républicaine pour tout désagrément ou préjudice que cet incident a pu causer. Nous tenons également à exprimer nos regrets à nos fidèles lecteurs, téléspectateurs et à l’ensemble de l’opinion publique pour tout trouble ou confusion que cela a pu entraîner.
Nous présentons nos sincères excuses à la Police Républicaine en général et au Commissariat de Sirarou en particulier et réaffirmons notre engagement envers des normes éthiques et professionnelles élevées dans notre travail journalistique et notre engagement envers l’intégrité et le respect de toutes les institutions et parties prenantes.
Fait à Parakou, le11 juin 2024
Le Promoteur
Barnabas OROU KOUMAN