Le reporter de Bénin Intelligent au défilé du 1er août 2024, Raymond Falade a recueilli les impressions de personnalités politiques. Il est membre du Bloc républicain. Voici ses joie et regret.
«La cérémonie redonne aux Béninois la fierté d’être Béninois. Dieu sait que je voyage beaucoup et j’ai vu plusieurs cérémonies. Et vous n’avez pas quand-même oublié ce même site il y a peut-être 8 ans, 10 ans. Donc, quelque chose de grand et de grandiose a été fait.
Ma seule crainte, c’est est-ce que les populations ont conscience de la justesse du sacrifice qu’on leur demande pour arriver là où on est venu ? Parce que c’est cela. Si elles ne comprennent pas, elles vont se braquer et prendre des positions pour tout détruire dans deux ans, parce si la même dynamique ne continue pas, 5 ans après, on va commencer par dire, si je savais !
Donc, il faudrait que nous travaillions pour que la même dynamique continue après le président Patrice Talon. Aussi, le système partisan aujourd’hui veut qu’on n’ait plus un président aussi puissant que Yayi, Soglo et Talon. Que le prochain président soit la tête d’un corps politique. C’est cela le système partisan. Le prochain président, je le souhaite et il faut que ça soit ainsi, soit désigné par le président Patrice Talon mais que tout le corps politique le soutenant aujourd’hui comme un seul corps soutienne celui-là. Mais il faut que celui-là comprenne qu’il n’est pas devenu président lui-même et commencer par attraper chacun de nous qui va le critiquer [moi je vais le critiquer s’il fait mal]. C’est surtout ma crainte ça.
Qui parle de fierté nationale parle de l’unité nationale. Dans fierté, j’ai justement mis l’unité nationale. Vous avez vu tous les corps qu’on a vus et vous avez vu comment le peuple est sorti nombreux suivre, [je les taquinais un peu dans mon cœur, je disais c’est des petits oiseaux], mais des avions quand-même. Donc, c’est déjà un progrès. L’unité nationale n’est jamais acquise. Il faut inviter chaque jour, le peuple béninois à l’unité nationale. Il faut que devant l’essentiel, nous pussions parler d’une seule voix.

Vous avez vu la cacophonie qu’on a eue ici par rapport aux soupçons que le Niger avait. Mais quand les Nigériens sont venus, ils n’ont rien dit eux-mêmes. Mais les Béninois étaient convaincus qu’ils avaient le devoir de dénoncer leur propre pays. Vous trouvez ça normal ? Non ! Il faut que les Béninois comprennent que nous n’avons pas le choix que de vivre ensemble dans l’harmonie.
Coopération militaire entre le Bénin, le Nigéria et la Belgique
Celui-ci m’a plutôt inquiété. Bientôt ils vont commencer par dire que les Béninois ont emmené des Français où bien des Européens qui doivent former des terroristes pour aller les attaquer. Je voudrais dire ici que nous avons une coopération avec l’armée belge qui date de 25 ans. Oui, nous sommes indépendants mais nous ne connaissons pas encore tout. La coopération, on apprend toujours de l’autre. Donc, moi je suis fier que les deux armées aient défilé ensemble. Souvent, c’est le nègre qu’on envoie chez les autres. Ils sont venus défiler chez nous, je suis vraiment fier. Aussi, je suis très heureux que le Nigéria ait envoyé un contingent aussi magnifique. Je suis attristé par contre qu’on ait pas eu des Burkinabè, des Nigériens, des Maliens, des Togolais. Mais, ça viendra avec le temps.»
