Une semaine après son ”enlèvement” en terre togolaise, le cyber-chroniqueur masqué ”Frère Hounvi” est attendu devant la Criet ce lundi 19 août.
Jusque-là, aucune sortie officielle d’une autorité judiciaire pour situer l’opinion sur les charges retenues contre l’activiste très critique du pouvoir en place. Une sortie officielle du procureur de la République surtout pour expliquer le mode d’interpellation hors du territoire national, lequel est objet de vives critiques.
En conférence de presse la veille, le parti de l’opposition ”Les Démocrates” denonce «des méthodes dignes de la mafia.» Le secrétaire national à la communication du parti, Dr Guy Mitokpè reproche au gouvernement de «vouloir tarir la source de la diffusion des turpitudes d’un pouvoir devenu au fil du temps le bourreau de son peuple», rapporte le média Gaskiyani. «La ligne éditoriale toujours bien documentée et sans concession du chroniqueur était devenue le pire cauchemar des autorités béninoises…», observe le parti.
Frère Hounvi, Steve Amoussou à l’état civil était très actif depuis le Togo. Ses chroniques politiques très incisives et très suivies, dénonçaient des tares présumées du gouvernement Talon. Des sources rapportent qu’il jouissait même du statut de réfugié politique dans ce pays voisin. Une interpellation en territoire étranger devrait donc nécessiter la délivrance d’un mandat d’arrêt international ou la collaboration avec la police togolaise.
Mais le film de son arrestation raconté par l’un des avocats obéit peu aux usages procéduraux en la matière.
Tout se serait déroulé autour de 22h (GMT).
«Alors qu’il venait de prendre son repas de la soirée, le nommé Steve Amoussou (Journaliste Chronique politique en exil au Togo depuis 2019) sort acheter un article auprès d’une bonne dame en face de son domicile. Il sera interpelé par quatre individus qui sans déclarer leur identité vont procéder à son kidnapping. La population a tenté vainement de les en dissuader.»
Me. Aboubakar Baparape, avocat et président de l’Odhp.
Steve Amoussou est aussi maltraité et a manqué de perdre la vie lors du trajet, insiste l’avocat lors d’une conférence de presse.
«Plusieurs voies détournées ont été prises durant le trajet pour arriver à la frontière entre le Togo et le Bénin. À chaque cherkpoint (petits arrêts) en plus de la cagoule un autre pagne noir était utilisé pour couvrir la tête de la victime jusqu’à la frontière entre les deux pays. Pour éviter qu’il soit reconnu. Aucune formalité de police n’a été observée par les ravisseurs à la frontière Togo-Bénin.»
Lors de sa sortie médiatique, le parti Les Démocrates soutenu par des responsables des partis frères NFN, GSR, MPL et l’ancien candidat à la présidentiel, Daniel Edah, exige sa libération immédiate. Une mobilisation devant la Criet est annoncée en soutien au chroniqueur déjà auditionné à la Bef après son rapatriement au Bénin.
