Au Bénin, les femmes et filles souffrant de fistule obstétricale vont dormais bénéficier d’un appui médical et financier. Un programme a été lancé à cet effet, vendredi 13 septembre à Cotonou.
De janvier 2009 au 31 décembre 2018, 1501 cas de fistules obstétricales ont été dépistées au Bénin, 1335 traitées et 1069 cas guéris. Le taux de succès est de 80,53% pour les fistules traitées selon les statistiques publiées par l’Unfpa en juin 2019.
La mise en œuvre de ce programme va permettre de faire des appuis en vivres et équipements à l’endroit des centres de transit et d’hébergement des survivantes, des renforcements de capacités, de la réinsertion socioéconomique des femmes guéries, de la communication pour un changement social de comportement et enfin de la coordination de toutes les interventions.
D’un coût global de cent quarante-huit millions six cent quatre-vingt-dix-sept mille cinq cent soixante-dix francs Cfa (148 697 570 F Cfa), ce programme est entièrement financé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
« La Cedeao s’emploie à intensifier les efforts pour traiter les victimes de la fistule obstétricale, marquant ainsi une avancée significative dans la lutte pour la santé des femmes dans la sous-région » a fait savoir le représentant de l’institution au Bénin, lors du lancement du programme. Amadou Diongue a précisé que le déroulement des activités de ce programme se fera à travers une approche concrète, conformément à la volonté de la commission de la Cedeao de maximiser l’impact de ses projets et programmes sur les bénéficiaires en leur offrant ainsi la possibilité d’une vie meilleure et plus productive.
Fistule obstétricale, un problème de santé publique
Le programme d’appui médical et financier aux femmes et filles souffrant de fistule obstétricale a été lancé par la ministre des Affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé. Selon lui, « les fistules obstétricales demeurent un problème de santé publique dans la sous-région en général et particulièrement au Bénin, avec des conséquences psychologiques, socio-économiques et physiques importantes ». Par ailleurs, la ministre a salué les gros investissements que font les partenaires pour accompagner l’Etat béninois dans la prévention de ce phénomène.
Véronique Tognifodé a remercié notamment la Cedeao pour ses nombreux appuis et félicité la fondation Claudine Talon qui, ces dernières années, porte un regard particulier aux femmes victimes de la fistule obstétricale à travers de lourds investissements pour les traitements de plusieurs cas et pour des appuis à des survivantes.
« Je vous exhorte à garder la même détermination pour relever le défi à travers la restauration de la dignité des femmes et des filles porteuses de fistules et l’engagement des familles et des communautés à les faire comprendre davantage et à les soutenir » a lancé la ministre à l’endroit des autres acteurs qui œuvrent pour démystifier le mal et redonner espoir aux femmes.