Le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a apporté dans l’après-midi du mercredi 25 septembre, des clarifications sur les raisons de l’interpellation de Olivier Boko et Oswald Homeky. Il s’agirait d’un complot de coup d’État déjoué. L’exécutif dit faire « confiance à la justice de notre pays ».
Dans sa déclaration, Mario Metonou a précisé que « Oswald Homeky a été interpellé au moment où il transmettait six sacs remplis de billets de banque au commandant de la Garde républicaine ». Les fonds étaient destinés, explique-t-il, à financer « un coup d’État dans la journée du 27 septembre 2024 ». Une entreprise à l’initiative de Oswald Homeky et Olivier Boko. Les deux hommes sont connus comme des proches, jusqu’à peu, du chef de l’État, Patrice Talon. L’opération aurait été confié au « commandant de la Garde républicaine ayant en charge la sécurité du chef de l’État ».
Les mis en causes auraient entamé les tractations depuis le 6 août. Ils ont ouvert un compte « dans les livres de la Nsia Banque Côte d’Ivoire au profit du commandant de la Garde républicaine ». « La preuve de l’ouverture du compte a été transmise au bénéficiaire avec un solde initial de 105 millions Fcfa». Les numéraires retrouvés chez l’ancien ministre des Sports seraient aux dires du procureur spécial, le reste de la somme promise au commandant de la Garde républicaine. Le montant s’élèverait à « 1,5 milliards » Fcfa en espèce, précise Mario Metonou. Et devait servir à « achever de vaincre la résistance » de ce dernier.
La somme est « décomptée en 129 lots de dix millions constitués de billets de dix mille et 42 lots de cinq millions constitués de billets de 5000 ». Cette somme, poursuit-il, « aurait été mobilisée par monsieur Olivier Boko et a été chargée dans un véhicule de type 4X4 de marque Toyota Prado appartenant à monsieur Oswald Homeky et muni d’une fausse immatriculation ».
Complot déjoué
La brigade criminelle a donc interpellé les trois hommes dans la foulée de cette dernière transaction. Oswald Homeky et Dieudonné Tévoédjrè dans un premier temps dans la nuit du 23 au 24 septembre. Puis Olivier Boko « dans l’heure qui a suivi », précise Mario Metonou.
La vielle, le collectif des avocats de Olivier Boko et Oswald Homeky ont fait une déclaration. Olivier Boko a été intercepté par « des hommes en arme » aux environs de « 23h47 » alors qu’il se rendait avec son épouse chez le chef de l’Etat, selon le collectif. L’enquête suit son cours et devrait permettre d’identifier « toutes les personnes impliquées dans ces faits », a déclaré le procureur spécial.
Plus tôt dans la journée du mercredi, le porte-parole du gouvernement a donné la position de l’exécutif sur cette affaire. « J’attends que la justice de notre pays nous livre les éléments d’appréciation », a confié Wilfried Léandre Houngbédji à la presse. Quant aux faits de « procédures illégales » que dénonce le collectif des avocats de Boko et Homeky, « je ne suis pas qualifié pour les apprécier », a réagi Houngbédji.
« Mais je sais que s’il y a des incidents de procédure, cela se plaide devant les tribunaux et je voudrais que nous fassions tous confiance à la justice de notre pays pour nous situer et pour demain, le cas échéant, connaitre d’un procès relativement à la matière dont vous parlez », a conclu le secrétaire général adjoint du gouvernement.