Le discours prononcé par le président Louis Gbèhounou Vlavonou à l’ouverture de la 2e session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2024 est diversement apprécié par les députés. Le premier vice-président du parti de l’opposition Les Démocrates a critiqué sévèrement ce discours au terme de la cérémonie. Éric Houndété dit être « déçu par le discours du président». Il le qualifie d’ailleurs d’une perte du temps. «Je pense qu’il nous aurait fait économie du temps qu’il a consacré à son essai philosophique sur la haine» a déclaré le député.
Vous venez de prendre part à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2024. Vous avez écouté le message du président de l’Assemblée nationale. Dites-nous vos impressions !
Je suis déçu par le discours du président. Je pense qu’il nous aurait fait économie du temps qu’il a consacré à son essai philosophique sur la haine. Je suis même tenté de dire qu’il n’est pas propriétaire de ce message. Soit on lui a transmis le message à nous diffuser, soit quelqu’un lui a fait du copier coller sur google ou wikipédia ou je ne sais pas quoi pour nous faire un essai philosophique sur la haine et sur l’amour.
En vérité, personne ne sait de quoi il parle. Personne ne sait les éléments qui le motivent à évoquer une certaine haine, un besoin d’amour… Je ne sais pas non plus si le président a un chagrin d’amour depuis la maison ou depuis ses bureaux mais ce n’est pas de l’Assemblée nationale que parle le président et ce n’est pas la tribune de l’Assemblée nationale qui doit servir à faire de telle reflexion, un tel discours. Nous n’en avons pas besoin. Ce qu’il dit est contre la réalité au sein du Parlement.
Si le président fait allusion à des critiques qui sont faites à l’action gouvernementale, il est passé à côté de la plaque. S’il fait allusion à des critiques qui sont faites de sa gestion de l’Assemblée nationale, là encore, il est passé à côté de la plaque. Et si ce n’est pas cela, s’il parle des histoires entre le président de la République et son ami, là encore il est passé à côté de la plaque. Ce n’est pas ici.
Je pense que le président aurait du nous faire l’économie de tout le temps qu’il a consacré à son essai philosophique qui du reste nous a embrouillés. On ne sait pas ce qu’il faut en retenir. C’est désolant.
Les préoccupations des Béninois
Ce qui préoccupe les Béninois aujourd’hui, ce n’est pas une haine qui existerait entre député ou président de l’Assemblée nationale. C’est comment ils mangent à leur faim. C’est comment on donne les salles de classe aux enfants dans les écoles. C’est comment les enfants ont des maîtres, c’est comment les parents ont des agents de santé pour les soigner, c’est comment ils ont les moyens pour acheter des médicaments. C’est le sens de notre présence ici au Parlement. Créer des conditions de vie pour que les Béninois vivent mieux, pour qu’il ait la paix pour qu’il n’y ait pas de menace sur les élections. Je suis dérangé par le discours du président.