La dispersion de l’administration béninoise dans plusieurs bâtiments loués par l’État prend bientôt fin. Les travaux de construction des cités administratives avancent à grands pas.
Chaque année, les baux administratifs coûtaient au moins 10 milliards de francs à l’État, révèle Victor Kouassi Ananouh, directeur général de la construction et de l’habitat. Ce gouffre financier a aussitôt préoccupé le gouvernement du président Talon qui a initié le projet de construction de cités administratives. La plus emblématique est la cité ministérielle de Cotonou. Elle se dresse au bord du Boulevard de la Marina en face du Palais des Congrès, contemplant la statue de l’Amazone.
Le projet a été conçu pour centraliser les cabinets des ministres, offrant à la Fonction publique un environnement de travail unifié et moderne, tout en réduisant considérablement les coûts des baux.
Au Bénin, les charges liées à la location des immeubles servant à abriter les services de l’État sont énormes. L’immobilier de service public coûte cher au budget national.
Face à ces lourdes charges, le gouvernement a pris des mesures significatives pour réduire les dépenses publiques et optimiser le fonctionnement de son administration. C’est l’une des raisons d’être de la cité ministérielle de Cotonou.
La construction de la cité ministérielle s’inscrit aussi dans une stratégie globale visant à offrir aux agents de l’État un cadre de travail fonctionnel et moderne qui optimise la gestion des affaires publiques et améliore de façon significative leur productivité. Par ailleurs, il s’agit non seulement d’une productivité individuelle, mais aussi collective, car la centralisation physique des ministères permet également de réduire les délais dans les processus administratifs.
Caractéristiques de la cité ministérielle
Le site de la cité ministérielle de Cotonou s’étend sur 5 hectares. Il comprend une série d’infrastructures modernes, conçues pour offrir un environnement de travail optimal. Cette infrastructure est composée de dix bâtiments de type R+5, offrant un total de 60 000 m² de bureaux pour les ministres, leurs cabinets et les services centraux. Ces bâtiments répondent aux normes modernes en matière de fonctionnalité et d’efficacité énergétique.
La Cité inclut également un bloc R+5 composé de bâtiments dédiés aux services de restauration et à un parking d’une capacité d’au moins 500 véhicules. Des espaces verts sont aussi aménagés pour agrémenter le site, offrant aux travailleurs et visiteurs un cadre agréable et propice à la concentration.
Le modèle économique de ce projet repose sur un partenariat avec la Société immobilière et d’aménagement urbain (SImAU). Cette société est chargée de mobiliser le financement, de gérer les constructions et d’assurer l’exploitation de la cité. La SImAU percevra des revenus locatifs de l’État, qu’elle utilisera pour rembourser les coûts de construction, tandis que la propriété finale reviendra à l’État.
Cité technique
En plus de la cité ministérielle, une cité technique administrative pour les directions techniques est également en cours de construction à Abomey-Calavi, précisément à Ahossougbeta. Ces deux cités sont complétées par des cités départementales administratives. Lesquelles vont regrouper la préfecture et les directions départementales de tous les ministères.
Selon un élément vidéo de la Direction de la communication à la présidence de la République, dans laquelle intervient le directeur général de la construction et de l’habitat, l’emménagement des ministères dans la cité ministérielle de Cotonou n’est plus qu’une question de mois.
Ces projets immobiliers, en plus de contribuer à économiser de l’argent pour l’État, améliore significativement l’accès des populations aux services publics. «Quelqu’un qui a besoin des services d’un ministère, qui vient à la cité ministérielle n’aura plus à se déplacer à plusieurs endroits. (…) Ça facilite la tâche aux usagers», relève Victor Kouassi Ananouh.
La cité ministérielle permettra d’introduire une meilleure fonctionnalité des bureaux ministériels et constituera un environnement de travail de qualité, propice à une administration plus dynamique et réactive. Le projet contribuera également à dynamiser l’économie locale en offrant des opportunités d’emplois à divers stades de sa réalisation.