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Impensable mais pourtant vrai ! L’armée malienne reprend spectaculairement la ville de Kidal. Après plusieurs jours d’intenses combats les rebelles touaregs se sont enfuis. Par conséquent, avec eux, leur dessein funeste de partition du pays.
Il ne pouvait en être autrement face à la puissance de feu de l’armée républicaine. Les Fama accomplissent ainsi vaillamment le boulot que la France et une coalition de forces internationales lourdement pourvues en équipements militaires, n’ont pu réussir en 9 ans de présence.
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La nouvelle réjouit aussitôt le voisin du Burkina Faso qui lutte aussi pour sa survie. La ville de Kidal longtemps contrôlée par les terroristes est libérée. « Une lourde perte a été infligée aux Groupes armées terroristes. Nos Forces armées et de sécurité se sont emparées de la ville de Kidal», a réagi dans une déclaration à l’Office de Radio et Télédiffusion du Mali (Ortm) le Président de la transition, Colonel Assimi Goïta.
Kidal, victoire d’étape
Victoire historique. Le Capitaine Ibrahim Traoré au nom de l’AES (Alliance des États du Sahel) félicite et se réjouit de la libération de Kidal. Une victoire qui intervient «après plusieurs années sous le joug des terroristes» dit-il dans un communiqué.
Au-delà de Kidal, l’objectif est néanmoins encore plus grand. « Avec cette victoire d’étape, importante vers la libération totale du pays, c’est un jour nouveau qui se lève pour les populations du septentrion malien et pour le Mali dans son ensemble».
Kidal libre ! Cependant « il reste encore du chemin à parcourir pour la reconquête de l’intégrité territoriale de nos États, mais nous mènerons ces combats ensemble, notamment dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour remporter une victoire définitive contre la barbarie et la terreur et asseoir les fondements d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité durables au Sahel», reconnaît le chef de la Transition burkinabè.
Kidal, ville stratégique
Kidal est une commune du Mali. Elle est située à 350 km au nord de Gao au cœur de l’Adrar des Ifoghas. Capitale de la région, Kidal est le chef-lieu du cercle éponyme regroupant les localités de Kidal, Essouk et Anéfis.
Kidal est reliée à la frontière algéro-malienne par une piste qui représente un cordon vital entre le Nord du Mali et l’Algérie, appelée « piste Clauzel ».
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Un premier poste militaire est établi à Kidal en 1908, par le commandant Bertix, puis, l’année suivante, le lieutenant Lanceron commence la construction du premier fort. Un fort plus important est érigé en 1917 et agrandi en 1930 . Pendant longtemps, cette zone était interdite, du fait de la présence d’un bagne militaire.
Depuis la fin de la rébellion touarègue en 1995, et la mise en place d’une décentralisation, Kidal est redevenue la capitale de la région. De ce fait, Kidal connaît un essor très rapide, ce qui entraîne des problèmes d’équipements et de disponibilité de l’eau.
La France perd la face
En mai 2006, après des années de calme, une révolte s’organise, due au mécontentement causé par l’application des accords consécutifs aux rébellions des années 1990. Avec l’accord des parties concernées, une médiation est organisée par l’Algérie, qui débouche sur les accords d’Alger.
Pour rappel, le 30 mars 2012, pendant la rébellion touarègue, la ville est prise par les rebelles d’Ansar Dine. Ils sont alors menés par Iyad Ag Ghali. Ils gagnaient, malheureusement après 24 heures de combat contre l’Armée malienne. Kidal échappe depuis lors à l’autorité du gouvernement de Bamako et constitue une étape importante dans le conflit malien.
Ainsi, la libération de Kidal par l’armée nationale appuyée des instructeurs russes, marque une déculottée pour la France. Et aussi et surtout ses experts militaires. Suite au renvoi de l’armée française, ceux-ci avaient pari ouvertement sur l’échec et l’effondrement du Mali sans l’ancien colonisateur.
Par Nonvignon GUENDEHOU
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