C’est une consécration par ricochet pour le Bénin. Le film documentaire « Dahomey » de Mati Diop aborde en effet la restitution des biens culturels au Bénin. Il a remporté la plus grande distinction de la Berlinale – le festival international du cinéma de Berlin en Allemagne, l’Ours d’or.
« Nous sommes heureux et fiers d’avoir été à l’initiative de cette œuvre », a confessé le ministre du Tourisme de la culture et des arts sur la page Meta du ministère. Le film poursuit-il, « est, d’une part, une commande du gouvernement béninois et d’autre part, un symbole de l’engagement de l’Etat à faire des arts et de la culture l’un des axes majeurs du rayonnement du Bénin à l’international ».
« Le film, dans une trame dramatique, donne la parole à l’une des œuvres, la statue anthropomorphe du roi Ghezo qui raconte de l’intérieur, son parcours historique et son retour sur sa terre d’origine » a écrit Jean-Michel Abimbola. La réalisatrice franco-béninoise prête ainsi la voix aux œuvres, mais également aux béninois et à la jeunesse. Elle raconte « comment la jeunesse africaine et plus singulièrement béninoise reçoit, perçoit ces objets anciens pour son avenir continental ».
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Valorisation des traditions créatives
C’est en effet un pas de plus pour le Bénin dans la promotion et « la valorisation des œuvres d’arts et de ses traditions créatives ». « Cette réalisation témoigne aussi au monde l’engagement du pays à continuer le plaidoyer pour la restitution des œuvres les plus emblématiques de son patrimoine » peut-on lire dans la même publication. Avec l’Etat béninois, c’est la presse internationale et les spécialistes du cinéma qui militent pour la restitution des biens culturels déportés. Ils en appellent à la libération de ces « biens spoliés par les européens » pour permettre aux populations d’en jouir.
Dans la réalisation de son œuvre, Mati Diop a bénéficié de l’appui logistique et financier des autorités béninoises. Il lui a été garanti l’accès aux 26 trésors royaux, des interviews des personnalités culturelles du pays, des facilités administratives et de l’appui financier à la production. Avec son équipe, elle a suivi toutes les étapes du parcours des trésors. Du démontage à la patrimonialisation. En passant par la mise en caisse, la signature de l’accord de transfert de propriété, l’embarquement des objets, le colisage, l’accueil, les débats publics.
Jean-Michel Abimbola rend donc un hommage mérité à Mati Diop « pour son extraordinaire talent et pour ce prix prestigieux ». Il rappelle également que « Dahomey » est la deuxième grande œuvre cinématographique qui met le Bénin sous les projecteurs. En 2022, c’est le film « The Woman King » de la réalisatrice Gina Prince-Bythewood qui en a révélé l’histoire et le patrimoine. Il est inspiré de l’histoire des Agodjié.
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