Yilaa (Youth Initiative for Land in Africa) a organisé vendredi 8 mars à Cotonou, une formation nationale de haut niveau pour une cinquantaine de jeunes filles et femmes sur la gouvernance foncière.
”Les droits des jeunes filles et femmes à la terre”. Cette formation de haut niveau a essentiellement pour but de renforcer la capacité des jeunes filles et femmes. Autrement dit, «accroître les connaissances des jeunes filles et femmes des organisations de la société civile, des Ong et associations du Bénin sur leurs droits fonciers.»
Le choix des participantes s’est fait par une approche régionale incluant plus de 5 départements du Bénin. L’activité s’est tenue sur deux jours avec plusieurs sessions de formation. Elle ambitionne former sur plusieurs thématiques dont “Rôles des acteurs dans l’acquisition des terres au Bénin”. Aussi, cette formation entend informer sur le code foncier.
Le foncier bien géré et exploité de manière stratégique peut servir de levier pour stimuler la croissance économique. Il en est de même pour l’innovation. Dans l’objectif de créer des emplois et améliorer les conditions de vie des populations. Pour faire court, « le foncier est un levier de développement » affirme Dr Damien N’ledji. Il est coordinateur Projet de préparation de la mise à l’Echelle du Cadastre (Ppmec).
Dans de nombreuses sociétés africaines, en particulier du Bénin, les femmes rencontrent des obstacles pour accéder à la propriété foncière. Et ce en raison de normes culturelles, de lois discriminatoires ou de pratiques sociales. Jusqu’en 2020, dans le département du Couffo au Bénin, à Toviklin précisément, l’assertion d’une institutrice faisant montre du poids de la tradition illustre exemple l’argumentaire exposé. « La tradition est foncièrement contre le partage de la terre à la femme », regrette Eloïse Ghossou, ancienne conseillère communale de Toviklin. Cet état de choses peut entraîner des conflits fonciers. « Les conflits sur la terre peuvent amener les jeunes à des conséquences très graves » rappelle pour conforter l’idée avancée Houedji Innocent Antoine, Coordonnateur de Yilaa. Pour contenir ces risques de conflit, il est essentiel d’entreprendre des actions préventives. « C’est dès maintenant qu’on doit les éduquer pour que les conflits soient maîtrisés par la jeune génération » poursuit le coordonnateur de Yilaa.
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Les conflits liés au droit foncier peuvent également découler de l’absence de droits juridiques formels. La non connaissance des acteurs intervenants dans une acquisition de terre peut également révéler plus tard une situation de conflictualité. Dans ce sens, le Coordinateur du Ppmec, indique qu’au Bénin il existe deux modes d’accès à la terre. Les deux modes d’acquisition d’une propriété de biens au Bénin sont : Mode de faire valoir direct et le Mode de faire valoir indirect. Pour conforter ses dires, ce dernier s’appuie sur les articles 8 et 9 du code du foncier en vigueur. Au Bénin, une propriété de biens s’acquiert et se transmet par : Succession, donation, achat, testament, échange. Plus loin, il dit qu’une propriété peut également s’acquérir par l’accession, l’incorporation et la prescription.
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