Au Bénin, trois journalistes ont été condamnés mardi 11 juin à six mois de prison assortis de sursis et une amende de 500 000 Fcfa. Ils ont été interpellés pour «propagation de fausses nouvelles» à la suite d’une plainte de la Police républicaine.
L’affaire est partie de la propagation d’une vidéo en avril dernier «prétendant que des fonctionnaires de la police républicaine en service à Sirarou auraient arrêté un motocycliste transportant un cadavre au motif que le cadavre ne portait pas de casque». A cet effet, «une enquête minutieuse a été diligentée».
L’auteur de la vidéo rappelle la Police, «affirme sans ambages que les agents de la Police républicaine auraient exigé et obtenu le paiement d’une somme de dix mille (10 000) francs Cfa, sous ce fallacieux prétexte». La situation a fait grand bruit dans la période et la vidéo était devenue virale sur les réseaux sociaux. Ce qui a «semé le doute et terni l’image de la Police républicaine» déplore la hiérarchie policière.
Les investigations ont permis d’identifier l’auteur de «ces fausses informations». Il s’agit du sieur Bio Mago Karim, instituteur à l’École primaire publique de Gbégourou dans la commune de N’dali ainsi que les journalistes qui ont relayé cet témoignage. «Invités à comparaitre devant les officiers de police judiciaire, ils ont été auditionnés et présentés au parquet le lundi 10 juin 2024 pour propagation de fausses nouvelles et diffusion de fausses informations via les réseaux sociaux».
Le jour même, l’autorité judiciaire a mis sous convocation les trois journalistes et maintenu la mesure de garde à vue de l’auteur de la vidéo. Mardi matin, le promoteur du groupe de presse Daabaaru qui fait également partie des mis en cause a publié un “communiqué public”. Dans la note, Barnabas Orou Kouman a présenté «ses excuses publiques» à la Police républicaine ainsi qu’à ses lecteurs pour la publication de ce faux témoignage.
Dans la même journée, les trois journalistes ont été présentés à nouveau au procureur de la République près le tribunal de première instance de 1ère classe de Parakou. De même que l’auteur de la vidéo. C’est à cette occasion que le verdict a été prononcé. Les journalistes ont été condamnés à six mois de prison assortis de sursis avec une amende de 500 000 Fcfa. L’auteur du faux témoignage est quant à lui mis sous mandat de dépôt et repose désormais à la maison d’arrêt de Parakou.
Selon la Police, l’interpellation de ces journalistes et de l’auteur de la vidéo s’inscrit dans sa détermination à lutter contre la désinformation et tout ce qui pourrait porter atteinte à l’honneur de la Police républicaine.
COMMUNIQUÉ PUBLIC DU GROUPE DE PRESSE DAABAARU
En avril 2024, le Promoteur du Groupe de Presse Daabaaru Barnabas OROU KOUMAN et deux de ses collaborateurs ont été interpelléS au sujet d’une émission dénommée « Jeudi Libre » qui a pris en interview un citoyen qui a raconté devant les caméras de notre chaîne, une situation impliquant la police républicaine qui aurait interpellé deux individus transportant un cadavre à Sirarou, une localité de la commune de N’Dali et leur aurait exigé de porter un casque au cadavre avant de leur réclamer une contravention.
Le commissariat qui a été indexé dans l’émission a écouté sur PV le Promoteur, le Rédacteur en Chef et le journaliste animateur de l’émission avant de les présenter au Procureur de la République le lundi 10 juin 2024. Le citoyen interpellé a avoué n’avoir jamais été témoin des faits et n’a fait que rapporter une rumeur.
Nous comprenons que les circonstances entourant cet incident ont pu causer des préoccupations légitimes et des malentendus. Nous tenons à souligner que notre intention n’était en aucun cas de ternir la réputation ou de porter préjudice à la Police Républicaine.
En tant que média responsable, nous assumons pleinement la responsabilité de nos actions et nous nous engageons à coopérer pleinement avec les autorités compétentes dans le cadre de cette affaire. Nous prenons cet incident très au sérieux et nous nous efforçons d’éviter toute répétition de telles situations à l’avenir.
Nous présentons nos excuses les plus sincères aux agents de la Police Républicaine pour tout désagrément ou préjudice que cet incident a pu causer. Nous tenons également à exprimer nos regrets à nos fidèles lecteurs, téléspectateurs et à l’ensemble de l’opinion publique pour tout trouble ou confusion que cela a pu entraîner.
Nous présentons nos sincères excuses à la Police Républicaine en général et au Commissariat de Sirarou en particulier et réaffirmons notre engagement envers des normes éthiques et professionnelles élevées dans notre travail journalistique et notre engagement envers l’intégrité et le respect de toutes les institutions et parties prenantes.
Fait à Parakou, le11 juin 2024
Le Promoteur
Barnabas OROU KOUMAN
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