Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji s’est voulu rassurant, lors d’une causerie-débat vendredi 6 septembre, quant aux diligences en cours pour la préservation des acquis sous le gouvernement de la Rupture et en particulier pour une année scolaire 2024-2025 apaisée et réussie.
Le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement répondait à la question de la préservation des acquis des réformes dans l’enseignement sous l’ère de la Rupture. Colince Yan reconnait qu’« aujourd’hui, c’est devenu une chance d’envoyer ses enfants dans les écoles publiques ». « L’école privée [étant] hors de prix » pour certains parents.
Toutefois, le journaliste et père s’inquiète de la qualité de l’enseignement du fait des effectifs pléthoriques. Et particulièrement du ratio enseignant-élèves qui va parfois au-delà de 80 voire 100 élèves pour un seul enseignant. Le sujet inquiète à plus d’un titre. Puisque dans les classes d’examens, les directeurs d’écoles sont désormais tenus par l’obligation de résultats.
Sur la question, Wilfried Léandre Houngbédji rassure. « Nous sommes dans les normes et standards recommandés ». Le Bénin, jure-t-il, est « à moins de 50 élèves par enseignant si on prend le ratio global ». Les effectifs pléthoriques constatés par endroits, relèvent donc des « poches de disparités » que le gouvernement travaille à corriger, assure-t-il.
Il a évoqué à titre d’exemple, la mise en œuvre de « politiques de construction d’infrastructures », mais aussi de recrutement d’Aspirants au métier d’enseignant (Ame). Le gouvernement prévoit déployer pour la rentrée prochaine, 2431 Ame, a annoncé le secrétaire général adjoint du gouvernement. Une annonce confirmée en Conseil des ministres du mercredi 11 septembre. Ce nouveau déploiement devrait corriger un tant soit peu la question de manque d’enseignants et les disparités concernant le ratio enseignant-élèves.
En termes d’infrastructures, « à date, nous avons fait au moins 6 000 nouvelles salles de classes dans le primaire et au moins 2 000 dans le secondaire » sur l’ensemble du territoire national, précise Wilfried Léandre Houngbédji. Et « quand vous regardez les nouveaux bâtiments que nous faisons avec les commodités qui y sont, c’est forcément meilleur à ce qu’il y avait avant », argue-t-il.
Cantines scolaires
Au nombre des réformes dans le secteur de l’enseignement, notamment primaire, figure le programme des cantines scolaires. Ce programme a fait ses preuves et constitue aujourd’hui un acquis du gouvernement de la Rupture. La causerie-débat du vendredi 6 septembre s’est donc penchée sur la façon de le préserver. Puisqu’il constitue une « avancée historique saluée de partout ».
En effet, à la fin de l’année 2023-2024, « 1 million 300 mille enfants mangent 180 jours/180 un repas chaud dans 80% de nos écoles », détaille Wilfried Léandre Houngbédji.
L’avancée est d’autant plus spectaculaire puisque le pays est parti d’une couverture de 17% pour les cantines gouvernementales. Puis « 31% y compris celles des partenaires » pour 200 mille enfants impactés à 80% aujourd’hui. « Mais la perspective c’est de faire en sorte qu’à l’arrivée, toutes les écoles primaires publiques puissent avoir une cantine scolaire ».
Institutionnalisation des cantines scolaires
Pour la mise en œuvre du programme, le gouvernement a recouru à l’expertise du Programme alimentaire mondiale (Pam). A la fin du partenariat entre les deux parties, la question de la pérennisation du modèle se pose. A cet effet, l’Exécutif s’est inscrit dans une politique d’institutionnalisation des cantines scolaires. Le projet de loi qui le prévoit est introduit au parlement, rappelle le porte-parole du gouvernement.
De plus, par décret n°2023-425 du 26 juillet 2023, le gouvernement a mis en place l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition. Sa mission, « garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la santé publique et la qualité des aliments, par la promotion d’une alimentation saine, l’amélioration de l’état nutritionnel de la population et la prévention des maladies liées à l’alimentation ».
Désormais, la gestion du programme des cantines scolaires fait partie des prérogatives de cette agence. Dans ses attributions, le décret prévoit qu’elle s’occupe de « l’approvisionnement des vivres au plan national ou international » dans le cadre de l’alimentation scolaire. Elle est aussi chargée entre autres « de mettre en place un système d’informations performant » en vue de la collecte et l’analyse des données sur les cantines scolaires. »
L’État entend à travers ces réformes dans le secteur de l’enseignement garantir une meilleure formation et par ricochet, un meilleur avenir pour les générations futures.
LIRE AUSSI :
- Exposition ‘’Mille et une pensées’’ : Lueur d’espoir de la part de Charbel Coffi
- Armel Allavo : « Si on n’oriente pas les apprenants maintenant (…) cela impactera toute leur vie »