Jeunes Volontaires pour la Santé (JVS), avec le soutien d’autres associations, a organisé samedi 28 septembre, un flash mob en faveur des droits à la santé sexuelle et reproductive. L’objectif est de sensibiliser le public aux risques des avortements non sécurisés et de rappeler les dispositions légales permettant l’accès à des services de santé reproductive sûrs.
De la chorégraphie pour sensibiliser sur les Dssr et précisément l’avortement sécurisé. Dans un contexte fertile en stigmatisation et désinformation, ce droit continue d’être mal vu. Ce qui amène encore de nombreuses femmes vers des pratiques dangereuses et non sécurisées.
Ce constat des initiateurs n’est pas dénudé de sens. En 2021, le gouvernement révélait qu’environ 200 femmes décèdent en silence chaque année des suites d’avortements non sécurisés, clandestins. Le Bénin a donc adopté la loi n°2021-12, qui modifie et complète la loi n°2003-04 sur la santé sexuelle et reproductive. Ladite loi autorise l’Ivg jusqu’à douze semaines « lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale ».
La trouvaille de JVS et ses partenaires a été donc bien pensée d’aborder ce sujet en pleine détente.
« J’ai été heureuse de voir qu’à travers cette chorégraphie, nous avons pu capter l’attention de nombreux jeunes sur des sujets encore tabous dans notre société. Nous avons pu nous exprimer sans mots et montrer qu’il est essentiel de dialoguer pour protéger nos droits », témoigne l’une des participantes, Edwige, 20 ans.
En effet, au son d’un mix célébrant l’autonomie des femmes, les participants ont interprété une chorégraphie scénarisée et synchronisée. La musique, un mélange de titres d’artistes emblématiques a accompagné chaque mouvement, faisant de la danse une déclaration claire et forte en faveur des droits reproductifs.
« C’était ma première participation à un événement de ce genre. L’idée est brillante. J’étais venu avec ma fiancée pour nous divertir, mais nous avons quitté avec bien plus que prévu. Les messages nous concernaient directement. J’ai beaucoup appris sur la loi encadrant la santé sexuelle et reproductive au Bénin », appuie un autre participant. « La danse est un moyen d’expression puissant, et je pense que ce flash mob a vraiment touché beaucoup de gens aujourd’hui. J’ai vu des personnes rejoindre spontanément la scène et, avec elles, la cause. Il est crucial que les jeunes soient informés sur leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive », reconnaît Marilyne Sourou, responsable communication à l’Ong Jeunes Volontaires pour la santé.
« Les jeunes ont montré qu’avec créativité et engagement, il est possible de faire évoluer les mentalités et de construire un avenir plus inclusif, où chacun peut exercer ses droits en matière de santé reproductive sans crainte », se réjouit la sage-femme Amour Aguiar Adegnika.
Ce moment de chorégraphie axé sur les Dssr intervient après le lancement, vendredi 27 septembre, de la campagne ”Doxami” par le Réseau des journalistes pour les Droits en santé sexuelle et reproductive au Bénin (Rj-Dssr). Elle se veut un dialogue constructif sur l’Ivg.