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Campagne Ɖôxami : Pour un Bénin sans avortement clandestin avec le Rj-Dssr et Cie

Par Koladé Raymond FALADE
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Le Réseau des journalistes pour les Droits en santé sexuelle et reproductive au Bénin (Rj-Dssr) et une dizaine d’organisations lancent vendredi 27 septembre prochain, une campagne de sensibilisation sur l’Interruption volontaire de grossesse (Ivg). Dénommée ‘’Doxami’’, cette campagne s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale du droit à l’avortement sécurisé (Jias).

La campagne ‘’Doxami’’ est un dialogue inclusif et positif sur l’Interruption volontaire de grossesse au Bénin. 11 organisations y sont impliquées.

Le Bénin a adopté la loi n°2021-12 du 20 décembre 2021 modifiant et complétant la loi n°2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et reproductive. Par ce geste, le pays a fait un pas en avant en matière du droit à l’avortement sécurisé.

Lors de la conférence de presse d’annonce de la campagne ‘’Doxami’’animée lundi 23 septembre, les organisations concernées ont salué à nouveau l’avancée induite par cette loi. Celle-ci a en effet permis « de faire une avancée importante vers la réduction des décès maternel et natal et l’amélioration de l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive sûre et inclusive » a salué Nassifate Hounkpatin, sage-femme et présidente de l’Ong Iléwa.

« Cette avancée était indispensable », appuie Nassifate Hounkpatin qui se réfère aux statistiques de l’Enquête démographique et de santé (Eds 2018). Les avortements clandestins représentaient 15% des décès maternels, soit environ 397 pour 100 000 naissances vivantes.

Mais le vote la loi n°2021-12 du 20 décembre 2021 relative à la pratique de l’Interruption volontaire de grossesse a conduit à des résultats encourageant, se réjouit la présidente de l’Ong Iléwa. Entre autres, « l’amélioration de la perception de l’avortement sécurisé, l’augmentation du nombre de demandes des soins pour l’Interruption volontaire de grossesse, la réduction des consultations liées aux avortements clandestins dans les hôpitaux et une meilleure disponibilité des médicaments d’interruption volontaire de grossesse dans les centres agrégés ».

« Mesurer le chemin qui reste à parcourir »

La célébration de l’édition 2024 de la Journée internationale de l’avortement sécurisé est une opportunité pour ces organisations de rappeler l’importance de l’Ivg. C’est aussi une occasion « pour mesurer le chemin qui reste à parcourir et de travailler à lever les obstacles qui exposent encore les femmes et les filles à un risque accru d’avortement non sécurisé et de complication sanitaire », précise Folashadé Saïzonou, assistante plaidoyer à l’Ong Filles en Action.

Les décès évitables continueront « tant que nous ne favoriserons pas le dialogue, éliminons pas la stigmatisation, ne nous concentrons pas sur les solutions médicales appropriées, légales et sécurisées », prévient-elle. Car les restrictions ne feront qu’inciter les femmes et les filles à avoir recours à des pratiques dangereuses en matière d’avortement.

Pour cela, les organisations de jeunes, féministes, religieuses, professionnelles et médiatiques appellent au dialogue à travers l’initiative ‘’Doxami’’.

Une pratique à la peau dure

Malgré les dispositions politiques, l’avortement clandestin continue au Bénin. Les causes sont de plusieurs ordres, reconnaît Dr Raphaël Totognon membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens du Bénin (Cngob). Il évoque, d’abord, la stigmatisation vis-à-vis des parents.

« Vous avez le regard porté par la société sur la fille qui fait ce genre d’avortement, la peur des filles à se rendre dans un centre de santé de peur que les parents ne soient informés. Tout ceci ajouté aux normes et croyances, aux valeurs et us fait que les enfants ou les filles et femmes font toujours recours à la pratique dangereuse de l’avortement clandestin » déplore-t-il.

Tout au long de la semaine qui consacre la célébration de la Journée internationale du droit à l’avortement sécurisé, une série d’activités est programmée. Notamment, une journée récréative, un ciné-débat, un flash mob thématique et un diner de gala. « Ces activités constituent des moments de dialogue avec les jeunes et l’ensemble des acteurs engagés sur les Dssr afin de parvenir à un Bénin sans avortement clandestin et sans stigmatisation de l’avortement sécurisé » soutient Dr Raphaël Totognon.

La campagne ‘’Doxami’’ va durer deux ans. En dehors du Réseau des journalistes pour les Droits en santé sexuelle et reproductive au Bénin (Rj-Dssr), les autres organisations impliquées dans la lutte sont le Collège national des gynécologues et obstétriciens du Bénin (Cngob), Jeunes volontaires pour la Santé (Jvs), Jeunesse regard et actions Ong (Jra), Programme national de la santé de la reproduction et planification familiale (Pnsr/Pf), l’Ong Iléwa, l’Ong Filles en action.

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