Plus de soutenances de mémoire à la Faculté de lettres, langues, arts et communication (Fllac) de l’Université d’Abomey-Calavi. Vendredi 4 octobre, le doyen de cette faculté a informé les étudiants de la suppression des soutenances.
Dans sa note d’information, Vincent Atabavikpo fait savoir qu’en lieu et place des mémoires, les étudiants produiront désormais un rapport de recherche de 15 pages. Depuis plusieurs mois, les étudiants de la Fllac n’ont cessé de réclamer la suppression des mémoires. Pour eux, la suppression des soutenances à la Fllac est une mesure nécessaire pour répondre à plusieurs défis auxquels les étudiants sont confrontés.
«La Fllac souffre d’un manque d’enseignants et d’encadrement adéquat. Cela a un impact direct sur la préparation des mémoires et des projets de fin d’études» estime Marius Tchomakou, président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb). A l’en croire, «nombreux sont les étudiants qui, après trois années d’études, se retrouvent bloqués simplement parce que le professeur chargé de superviser leur mémoire n’a pas le temps de les encadrer correctement».
Entretien !
Le doyen de la Fllac à travers une note d’information a annoncé la suppression des soutenances de mémoire. Votre réaction !
La suppression des soutenances à la Faculté des lettres, langues, arts et communication (Fllac) est une avancée majeure pour nous tous. Ce succès n’aurait pu être atteint sans la détermination, l’engagement et l’unité dont nous avons fait preuve tout au long de ce combat.
Cette victoire démontre une fois de plus que lorsque nous nous mobilisons ensemble pour une cause juste, nos voix sont entendues et des changements concrets peuvent être réalisés. La suppression des soutenances est un pas important vers une université plus équitable et accessible pour tous les étudiants.
C’est une victoire de la Fneb. Une victoire qui n’est pas le fruit du hasard, mais celui de notre mobilisation sans faille et de notre engagement collectif. Cette suppression des soutenances est le résultat d’une lutte acharnée pour améliorer nos conditions d’études et alléger les obstacles qui se dressaient sur notre chemin vers l’excellence académique.
Nous restons mobilisés et prêts à répondre, partout et à chaque fois que le besoin se fera sentir. La Fneb continuera à se dresser, avec force et fermeté, pour défendre les intérêts des étudiants, sans relâche et sans compromis. Chaque victoire nous renforce, et ensemble, nous continuerons à écrire l’histoire.
Qu’est-ce qui est à l’origine de ce combat pour la suppression des soutenances à la Fllac ?
Nous estimons que la suppression des soutenances à la Fllac est une mesure nécessaire pour répondre à plusieurs défis auxquels les étudiants sont confrontés. Premièrement, la Fllac souffre d’un manque d’enseignants et d’encadrement adéquat. Cela a un impact direct sur la préparation des mémoires et des projets de fin d’études. En effet, nombreux sont les étudiants qui, après trois années d’études, se retrouvent bloqués simplement parce que le professeur chargé de superviser leur mémoire n’a pas le temps de les encadrer correctement.
De plus, les exigences du système LMD [Licence, Master, Doctorat] ne sont même pas respectées dans plusieurs cas. Ce qui retarde encore davantage les étudiants. Ceux-ci sont alors pénalisés non pas en raison de leurs compétences ou de leur engagement, mais à cause de l’inefficacité du système d’encadrement. Supprimer les soutenances permettrait de limiter ces injustices et de garantir que les étudiants ne soient pas pénalisés par des éléments qui échappent à leur contrôle. L’évaluation des compétences devrait être plus continue et moins concentrée sur un seul événement, permettant ainsi de mieux valoriser le parcours académique global des étudiants.
Aujourd’hui, les soutenances ont été supprimées à la Fllac. Faut-il étendre cette mesure dans les autres facultés de l’Uac?
La position de la Fneb n’est pas nécessairement de généraliser la suppression des soutenances à toutes les facultés. Chaque discipline et chaque faculté a ses spécificités et ses exigences propres. Par exemple, dans certaines filières techniques ou scientifiques, la soutenance peut rester un moyen pertinent d’évaluer des projets complexes.
Cependant, nous prônons une révision du système actuel pour s’assurer qu’il soit équitable, transparent, et ne crée pas de barrières inutiles pour les étudiants. Ce qui est crucial, c’est que l’évaluation reste objective et prenne en compte l’ensemble des efforts académiques fournis par les étudiants tout au long de leur parcours, en intégrant des méthodes adaptées à chaque discipline.
Nous encourageons donc un dialogue ouvert dans les autres facultés pour trouver les solutions les mieux adaptées aux réalités des étudiants et de chaque domaine d’étude.
