Déjà numériquement et technologiquement faible face à la Russie, l’armée ukrainienne est confrontée au casse-tête des désertions. Les cas soumis à la justice s’élèvent à 3342 en 2022. Puis, de 7883 en 2023 et maintenant à 15.559 de janvier à août 2024.
Les chiffres alarmants sur les désertions dans l’armée ukrainienne (possiblement diminués) ont été dévoilés par le média Strana, cité par le Figaro français. À ce rythme, ce dernier parie que les désertions pourraient franchir la barre des 20.000 d’ici la fin décembre.
En plus des désertions, les sources évoquent également les «abandons non autorisés d’unité». En la matière, 29.984 procédures judiciaires seraient en cours.
Vu l’effectif d’une brigade ukrainienne, qui «comprend généralement quelque 3000 hommes (parfois moins)», le média français déduit les désertions de 2024 représentent au moins 5 brigades ayant disparu. Pire, «en ajoutant à ceux-ci les près de 30.000 cas d’«abandons», on passe à… 15 brigades».
Entre autres sources de démotivation des soldats ukrainiens, l’on évoque les nombreuses morts de soldats malgré leur vaillance. Mais aussi l’incursion à polémique dans l’oblask de Koursk, la perte de nombreuses villes stratégiques comme Vuhledar dans le Donbass et maintenant Pokrovsk en point de mire.
Mercredi 9 octobre, le soldat Serguiï Gnezdilov a été arrêté et placé en détention après avoir annoncé publiquement sa désertion sur Meta. Sa colère porte sur «la question du repos pour l’infanterie et de l’établissement de conditions claires de service en première ligne».
«On essaie de nous convaincre qu’il n’y a pas de gens pour remplacer le fantassin qui porte cette guerre sur ses épaules. Cinq millions d’hommes susceptibles de faire leur service disent aux militaires qui sont en première ligne que cette guerre n’est pas la leur», a dénoncé le soldat.
L’Ukraine manque, en effet, de réserves pour remplacer les soldats au front depuis février 2022. La loi sur la mobilisation forcée adoptée en mai dernier peine à produire des résultats satisfaisants
«L’abandon démonstratif et public d’une unité militaire en temps de guerre est non seulement immoral” par rapport à ses camarades mais aussi “démoralise la société et suscite un faux débat qui fait clairement le jeu de notre ennemi», a réagi sur Telegram le bureau d’enquête ukrainien (Dbr).
Le soldat déserteur encourt jusqu’à 12 ans d’emprisonnement.