Au Bénin, 53% des décès sont liés aux maladies non transmissibles. Notamment, le diabète et les maladies cardio-vasculaires. La consommation des légumes peut aider à les prévenir selon les spécialistes. Grâce à la Ligue pour la défense du consommateur au Bénin (Ldcb), une trentaine de journalistes et blogueurs ont été formés mercredi 30 octobre «sur la diffusion des messages clés pour encourager la consommation de légumes feuilles au Bénin ».
L’initiative de la Ligue pour la défense du consommateur au Bénin s’inscrit dans le cadre de la campagne de promotion de la consommation des légumes au Bénin du projet SafeVeg. La composante II de ce projet financé par le Royaume des Pays-Bas et l’Union européenne vise à stimuler la consommation des légumes au sein des populations béninoises.
Au début de ce projet rappelle Janvier Egah, coordonnateur Bénin de la composante II du projet SafeVeg, une étude a été menée sur le comportement des consommateurs dans les grandes villes du Bénin. A savoir, Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi et Parakou. Le but est de « comprendre quels sont les légumes de préférence que les populations consomment ? Pourquoi elles ne consomment pas les légumes ? Quelles sont les raisons cachées derrière la non consommation des légumes? »
L’étude a révélé que plus de 72% de la population urbaine consommaient au dehors. « Ça veut dire quoi ? Cela veut dire que tôt le matin, quand ils se lèvent, ils vont au boulot. Ils ne reviennent que le soir à la maison. Cela voudra dire que toute la journée est passée au dehors et ils ne sont que soumis au repas de dehors. Ces repas, nous les appelons les repas de rue », explique-t-il.
A cet effet, un certain nombre de vendeurs « de repas de rue » a été identifié, formé et sensibilisé sur l’importance de la consommation des légumes surtout les légumes feuilles. Après cet exercice, la majorité des clients « ont accepté consommer les légumes feuilles que les vendeurs et vendeuses de repas de rue leur proposent ».
Bien que les légumes soient disponibles chez les vendeurs de repas de rue, certains n’en consommaient toujours pas. « L’une des raisons évoquées est qu’ils ne sont pas sûrs de la provenance et de la qualité des légumes préparés, des bonnes pratiques culinaires utilisées et ils ne sont pas sûrs également de l’hygiène autour de là où on vend le repas de rue ».
Les vertus de légumes
Pour que les citoyens arrivent à garder l’équilibre sanitaire, l’Oms recommande de consommer 400g de fruits et légumes par jour. Ainsi, « nos Etats doivent prendre la relève pour faire produire massivement les fruits et légumes et faire communiquer pour un changement de comportement sanitaire », propose le président de la Ligue pour la défense du consommateur au Bénin. Malheureusement, un sondage réalisé en 2015, a démontré « que 93% des adultes consomment très peu de fruits et légumes au Bénin ».
Les conséquences relève Romain Ablé Houchou, les hôpitaux sont remplis de malades. « Ce qui est dommage, on a pas les données probantes. Les statistiques sont cachées », déplore-t-il. Or, celles-ci « sont les instruments de prise de décision ».
Alors prévient le président de la Ldcb, « si les béninois ne changent pas d’approche, de mécanisme d’alimentation en intégrant les feuilles et légumes dans leur alimentation, si on concentre les 90% de notre alimentation sur les protéines, les glucides et les lipides, les maladies sont déjà dans nos corps ».
Au Bénin, environ 30 légumes sont communément produits et consommés. On y retrouve les légumes-fruits (43%), les légumes feuilles (37%) et les légumes racines (20%). Dans ces communications à l’occasion de cet atelier, Dr Sherifath Mama Chabi, spécialiste en nutrition et sécurité alimentaire a abordé les bienfaits des légumes. Pour en bénéficier, elle recommande la consommation de 400 grammes de fruits et légumes par jour. Ce qui correspond à environ 5 portions.