Home Actualité [Sagesse du Fâ] Gbéyèkou : Rescapée in extremis

[Sagesse du Fâ] Gbéyèkou : Rescapée in extremis

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Pourquoi enterre-t-on le placenta après un accouchement ? Le Fâgléta de ce numéro de sagesse du Fâ nous l’explique. Le récit, narré par Bokonon Gandotchin, met en avant l’importance de la sincérité dans l’amitié et de l’intelligence pour surmonter les pires défis de la vie.

Recueillis et traduits par Yélian KINTOHOU

Kougbéto et Gbègbéto étaient de très bons amis, partageant une passion commune pour la chasse. Pour faciliter leurs prises, ils creusèrent un trou dans leur zone de chasse, permettant ainsi aux animaux d’y tomber. À la fin de chaque journée, ils se partageaient les prises avec satisfaction. Tout semblait aller pour le mieux.

Cependant, un jour, le chien de chasse de Kougbéto tomba dans le trou. Malheureusement, cette journée fut peu fructueuse en termes de chasse. Gbègbéto proposa alors d’abattre le chien de Kougbéto. Ce dernier s’opposa fermement à cette idée et supplia son ami d’épargner son compagnon. Malgré ses supplications, Gbègbéto resta inflexible et le chien fut abattu, sa viande partagée entre eux. Bien que blessé par cette trahison, Kougbéto prit néanmoins sa part.

Quelques jours plus tard, la femme de Gbègbéto, presque à terme, se rendit sans le savoir dans la zone de chasse pour chercher des fagots de bois. Malheureusement, elle tomba par inadvertance dans la fosse creusée par les deux amis. Kougbéto aperçut cette scène et se réjouit à l’idée de se venger de son ami en marquant une fois pour toutes son affront. Cependant, Gbègbéto commença à supplier Kougbéto en vain. Ce dernier ne comprit pas que la vie humaine était sacrée.

Avec sagesse, Gbègbéto proposa à Kougbéto d’attendre un moment, prétextant qu’il allait chercher quelque chose pour abattre sa femme chez lui. En réalité, il se précipita consulter Fâ pour sauver sa femme. Le signe Gbéyèkou apparut. Le Bokonon lui prescrivit un “vô” et des sacrifices au “Vodun Hèbiosso”, affirmant que seule Hèbiosso pouvait sauver sa femme. Les rituels appropriés furent réalisés.

Avant que Gbègbéto ne retourne sur les lieux, un coup de tonnerre accompagné d’une foudre sauva sa femme. Kougbéto témoin de cette scène incroyable resta stupéfait. Hèbiosso, par sa puissance divine, permit à la femme d’accoucher et remit le placenta à Kougbéto en lui disant : « Voici ta part de la femme de Gbègbéto tuée ». Il réalisa donc que la femme était vraiment tuée, alors qu’elle est bien en vie.

C’est ainsi qu’est née la tradition d’enterrer le placenta après chaque naissance.

Leçon : Ce Fagléta nous enseigne que dans une relation, il est essentiel de considérer l’intérêt de toutes les parties impliquées. Il met également en garde contre les actes qui peuvent nuire à ses amis. Enfin, il souligne qu’en période d’adversité, le courage et l’intelligence sont primordiaux ; sans l’ingéniosité de Gbègbéto, sa femme n’aurait pas été sauvée.

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