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Patrice Talon : Franc parler déroutant sur l’actualité béninoise et ouest-africaine

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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[DIRECT] 72h après son message sur l’état de la nation devant l’Assemblée nationale, le chef de l’État Patrice Talon s’offre un grand moment médiatique. Ce samedi soir, la télévision nationale Ortb l’accueille en synchronisation avec d’autres chaînes de télévision privée.

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La sortie médiatique pré-enregistrée à la présidence de la République porte entre autres sur l’après-Talon et la situation socio-économique et politique du pays. Dans la bande d’annonce diffusée sur les réseaux sociaux numériques, on entend déjà le président de la République marteler à nouveau que le pays se porte bien. Il dit comprendre l’impatience de ses concitoyens :

«Je l’ai dit devant la représentation nationale, je l’ai dit avec foi et sincérité : à mon sens le Bénin va bien. C’est vrai nous venons de loin, il y a des raisons bien légitimes d’être impatient, de voir que les choses ne vont pas aussi vite qu’on l’espérait. Mais de manière globale, dans tous les secteurs de vie le Bénin va bien.»

Alors, faut-il continuer à serrer les ceintures ? Non. «Les années de difficultés, d’efforts sont derrière nous», rassure le chef de l’État.

Autre sujet qui va beaucoup intéresser, la suscitation de la candidature d’Olivier Boko, ami intime du chef de l’État. Patrice Talon ne s’était jamais prononcé publiquement sur la question, alors que son avis est très scruté dans l’opinion.

La candidature de son ami Olivier Boko a d’ailleurs valu la démission du ministre des Sports Oswald Homeky. Le président Patrice Talon lui a reproché d’avoir publiquement pris position en faveur de Boko, une sortie jugée contraire à la réforme du système partisan.

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« La position personnelle que le ministre Homéky a prise est apparue comme étant en déphasage avec l’esprit de la réforme du système partisan» 

Des extraits forts

•«Je ne resterai pas inactif». Patrice Talon avoue qu’il va peser dans les tractations pour l’élection de son successeur. Il est important, assure-t-il, que la nouvelle dynamique impulsée sous sa gouvernance soit maintenue et qu’il n’y ait pas le chaos après lui.

«Moi personne ne m’a pardonné»

Patrice Talon a propos du “pardon” de Yayi Boni. «Je n’ai jamais demandé à Yayi Boni de me pardonner. Il ne m’a pardonné en rien.» Madougou a commandité l’assassinat d’un maire. On a vu les traces, persiste Patrice Talon.

Et donc, il y a amalgame entre le conflit entre deux personnes (Yayi et lui) et la situation de Aïvo et Madougou, et consort, relève le chef de l’État. Il conclut que la demande d’amnistie est une «demande folklorique». Et de parier que «Même si le parlement était composé à 100% des démocrates, une telle loi d’amnistie ne pourra pas être votée».

«Reckya Madougou a été condamnée parce qu’elle a commandité l’assassinat de l’ancien Maire de Parakou et ses complices ont été arrêtés, sont passés aux aveux, on a eu les traces des échanges par lesquelles les gens ont été payés, mandatés pour commettre l’assassinat. Et la justice est allée à son terme et la personne a été condamnée.»

« Les responsables du parti “Les Démocrates” me demandent de sélectionner par tête de client certains délits commis dans des champs différents et d’amnistier ces personnes. Et les autres béninois qui ont été condamnés pour des délits moins graves ? Eux peuvent rester en prison. Cette demande est une demande folklorique. On peut amnistier pour un événement particulier, comme on l’a fait en 2019. Mais me demander d’amnistier des gens qui ont commis des délits dans différents champs, certains pour avoir commandité des assassinats comme le cas de Reckya MADOUGOU, d’autres pour détournement des deniers publics, pour trafic de drogue…, c’est techniquement impossible ».

•«Les Démocrates font la promotion du retour à l’anarchie». Patrice Talon à propos de la fermeture de certains circuits illégaux de sortie de produits agricoles.

Mali, Niger, Burkina et les coups d’État

Talon rappelle que le Mali a adopté une nouvelle constitution dans laquelle les coups d’État sont reconnus comme un crime imprescriptible. Constitution adoptée sous la transition dirigée par des putschistes.

L’attitude de la Cedeao face au Niger, on n’avait plus le choix. Parce que les coups d’État étaient devenus récurrents.

Il reconnaît que les sanctions de la Cedeao, à contrecoeur, pénalisent les populations. A présent, Patrice Talon assume qu’il faut prendre acte des autorités de fait. Et ce n’est pas une faiblesse. «Si l’homme n’est pas capable de retropédaler, de se rendre compte de ses limites… alors il se prend pour Dieu».

Coopération Bénin-Nigeria

La fermeture des frontières du Nigéria par le régime de Buhari visait à «faire tomber le régime Talon», dénonce Patrice Talon . Le gouvernement Buhari a été intoxiqué. On lui a menti que le régime Talon fait la promotion de la corruption, la contrebande… «Le président Buhari m’a avoué ses regrets», révèle-t-il.

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«La corruption, la pagaille qu’on connaissait jadis, et vous vous souvenez, il le disait avec sincérité et on réclame que le Bénin doit préserver sa démocratie telle qu’elle était et il qualifiait cette démocratie de Nescafé. Vous savez ce que ça veut dire, démocratie Nescafé ? C’est une démocratie de pagaille, de corruption. Donc le Président béninois qualifiait notre démocratie de pagaille et de corruption. La raison est de corriger cela pour que le Bénin ne soit plus un pays de pagaille et de corruption.»

Talon et les affaires

Talon toujours opérateur économique ? «Je le ne suis plus. Ce sont mes héritiers qui ont pris le relais de ce que je faisais jadis», jure le chef de l’État.

Affaire tentative d’empoisonnement de Boni

«Cela m’amuse. J’ai entendu dire ici et là que Patrice TALON lui-même a bénéficié du pardon de son prédécesseur et puis aujourd’hui il refuse le pardon à des exilés politiques et à des condamnés politiques. Vous voulez savoir vraiment ? Il est important que le peuple béninois sache ce qui se passe parfois au sommet de l’état, au niveau des responsables à qui ils confient pour un temps notre destin commun. Je vais demander à mon ainé Président Yayi Boni, mon prédécesseur, d’accepter que nous ayons des discussions, à faire ce qu’on appelle Atchakpodji, sous l’arbre à palabre. On va s’assoir avec certains puis on va parler et rappeler les faits qui se sont passés à cette époque notamment entre lui et moi. Ces choses qui ne concernent pas vraiment le Bénin.

J’ai été soutien du Président YAYI Boni, après nous ne l’étions plus sur la façon dont le pays fonctionnait et sur la projection politique.Ca a été un conflit entre deux personnes. Et cela a tellement abimé nos relations au point où cela a été l’occasion d’une tragédie comédie entre deux hommes mais qui a amusé le pays mais qui a inquiété le pays. Dieu merci les choses ne sont pas allées plus loin que ce théâtre qu’il y a eu. Je vais vous dire, moi personne ne m’a pardonné de rien du tout. Vous savez il y a eu une procédure judiciaire ici contre moi notamment en ce qui concerne les accusations une fois que je suis parti du pays. Il y a eu une conférence de presse d’un certain Maître AGBO le 18 septembre 2012 je crois. Et Maître AGBO aurait dit à cette conférence de presse que le Président YAYI Boni passerait sur les cadavres des béninois pour un troisième mandat ou pour continuer ce qui se fait, que le pays allait très mal et qu’au moment opportun le régime plie ses bagages. Et le président d’alors a dit ou a compris ou a imaginé que je suis à la base de cette conférence de presse, que c’est moi Patrice TALON qui aurait commandé cette conférence de presse. Le lendemain il était à Abuja, a instruit les services d’Etat, de défense et de sécurité et la justice d’aller me chercher. Quelqu’un parmi ceux qui ont été instruits m’a appelé et m’a dit « Monsieur TALON nous savons que vous êtes de nature casse-cou, téméraire mais cette fois-ci c’est sérieux. Nous avions été instruits pour aller vous chercher par tous les moyens, quittez le pays. Ne soyez pas suicidaire ». J’ai informé mon épouse et je lui ai dit que moi je ne suis pas un fuyard. Je vais voir ce qui va se passer.

Mon épouse m’a dit « Patrice debout hors du pays tu feras le combat mais sous terre non alors tu ne feras pas le con ». Comme je suis parfois quelqu’un d’assez docile quand certaines personnes me parlent, je suis parti. Et puis s’en ai suivi tout ce que vous savez….tentatives de coup d’état, d’assassinat, d’empoisonnement et tout le reste. Je vous passe des détails, on va en parler le jour d’Atchakpodji. La justice de mon pays a dit que tout ce dont j’avais été accusé n’a jamais existé. Même si les juges qui étaient sous ordre à l’époque ont prouvé par tous les moyens que Talon a eu l’intention de le faire mais enfin de compte ça ne s’est pas passé…. Bref et il y a eu un non-lieu……En France, pareil.

Mais comme j’étais actif politiquement, mon prédécesseur Boni YAYI a souhaité qu’on fasse la paix. Ce n’est pas moi qui ai sollicité une paix, c’est pas moi qui ai sollicité la réconciliation entre deux hommes. Bien que je sois un homme de paix, de réconciliation.Mais l’initiative ne vient pas de moi et l’ancien président du Sénégal, le président Abdou Diouf qui était Secrétaire général de la Francophonie, a été appelé. On lui a demandé quand j’étais à Paris de m’appeler et de me demander qu’il faut qu’il y ait la paix entre mon aîné et moi. Mais qui refuse de faire la paix ?Je suis allé à la convocation du président Abdou Diouf et il m’a dit jeune homme, il faut que tu fasses la paix avec ton ainé et je dis moi je veux bien, je n’ai jamais fait la guerre à personne, et c’est cela qui a donné lieu à des échanges du genre. Et puis on vous dit vous savez, en Afrique, quand on vous dit même si tu n’as rien fait à quelqu’un, demande pardon, demande excuses de tout ce qui a pu arriver.Je dis rien à personne, je suis condamné pour rien. Je n’ai pas à demander quoi que ce soit, mais in fine c’est faire preuve de rancœur que de ne pas dire à son protagoniste « Ecoute, si j’ai pu t’offenser, si j’ai pu te faire du tort en quoi que ce soit, alors je le regrette.C’est une forme élégante de dire je suis prêt pour la paix, sans dire je ne suis coupable de rien parce que vous savez, vous pouvez offenser quelqu’un juste, parce que vous êtes une embûche, un obstacle à ses ambitions. Ou bien la personne a pensé que vous l’avez méprisé. Donc quand on veut faire la paix, vraiment, c’est une formule consacrée.Et comme vous êtes de la presse, allez chercher les documents qui ont été publiés à l’époque par lesquels TALON aurais dit OK, on fait la paix et lisez. Vous allez voir ce qui a été dit. Je n’oublie pas ces choses là. Et j’ai dit, si j’ai pu vous faire du tord, du mal d’une manière que ce soit, alors là je regrette.Mais ce fut un ami, mon ainé, le président de mon pays.

Donc moi, je n’ai jamais demandé que YAYI Boni me pardonne de quoi que ce soit. Il m’a pardonné de rien du tout. J’ai rien fait puisque je ne suis condamné pour rien du tout, il n’y a rien et rien du tout. Alors comment on peut faire l’amalgame entre ce théâtre qui est né d’un conflit entre deux personnes avec une situation grave dans le pays dans lequel nous sommes où des gens ont commis des crimes, des détournements et engager des tueurs à gages pour tuer des gens, pour engendrer une insurrection dans le pays afin que des élections n’aient pas lieu.

Transcription © Peacefm

Au sujet de Oswald Homeky.

Talon persiste qu’il a méprisé la réforme du système partisan.

«Aujourd’hui aucun parti politique ne s’est encore lancé dans le choix des candidats; les organes des partis n’ont pas encore lancé la compétition en leur sein. Et comment on peut voir quelqu’un qui a été au cœur de la réforme, notamment le Ministre, ignorer son parti politique, ignorer cette bonne disposition et commencer par faire la promotion d’un candidat à lui au mépris de tout ce que nous bâtissons ensemble. C’est pour cela que je l’ai rappelé à l’ordre».

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