La 6e édition du forum Notre futur – Dialogues Afrique-Europe s’est achevée samedi 8 juin. Les participants, environs 300, quittent Cotonou, plein d’espoir pour la dizaine de propositions de solutions pour l’avenir de la langue française dans l’espace francophone.
Tables rondes, débats, ateliers mais également des soirées culturelles. C’est l’essentiel des activités qui ont meublé la 6e édition du forum Notre futur – Dialogues Afrique-Europe. Les réflexions ont porté sur le thème : « Le français pour quoi faire? ».
Les participants ont interrogé la place de la langue française dans nos sociétés actuelles, particulièrement dans l’espace francophone. Puisqu’elle est devenue, pense Giovanni Houansou « un point de cristallisation sur certains sujets ». Notamment sur l’oppression de la France sur les colonies puis aujourd’hui, sur le plan politique, économique. Ce qui nourrit le développement du discours anti-français. Pendant trois jours donc, les idées se sont affrontées et confrontées laissant transparaître « deux types de discours ». Le français comme langue « imposée » et le français comme héritage « enrichi » par les nôtres.
Plusieurs sous-thèmes ont été discutés en ateliers relativement à 4 enjeux structurants pour l’avenir de la langue française en Afrique. Il s’agit de « la langue française entre propriétés et appropriation », « la langue française dans le dialogue social et politique », « la langue française, langue professionnelle d’activité économique », puis « la langue française dans le champ de la créativité et de l’expression culturelle ».
Experts, chercheurs, artistes, activistes, entrepreneurs et jeunes engagés ont entre autres réfléchi sur la possibilité de création d’un institut pour les langues. Le but étant de promouvoir une « coexistance concrète » entre le français et les langues locales. Ils ont également analysé la langue française comme outil de développement dans le monde des affaires. Ou encore, « comment délier le rapport à la langue française du rapport à la France.
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La prochaine étape
L’autre thématique qui aura retenu les attentions s’énonce « Vers la création d’un passeport francophone ». Elle ouvre le débat sur le « décloisonneement l’espace francophone ». Ce qui à terme, favorisera une libre circulation dans l’espace francophone. Le livrable issu de cet atelier a finalement opté pour un visa francophone. Avec à la clé des propositions de pistes pour la mise en œuvre effective de cette solution.
Les membres du comité éditorial ont bon espoir pour l’avenir des différents livrables du forum. Giovanni Houansou compte sur la « mobilisation » des acteurs de la société civile. Il appelle au maintien des « plaidoyers » et « projets » en faveur de l’implémentation des solutions. Ces solutions qui, projette Godline Agbidinoukoun, feront certainement l’objet de débat au prochain sommet de la francophonie en octobre 2024.
L’un des moments phares de ce forum a été l’hackathon qui a mis à contribution le génie des jeunes béninois. Ils ont proposé des solutions technologiques pour faciliter la coexistence entre le français et les langues locales. Les trois meilleures idées sur la dizaine ont remporté la compétition.
Les vainqueurs ont proposé, l’une, une application pour apprendre les langues tout en jouant, l’autre, une calculatrice capable de traduire n’importe quel nombre dans 6 langues locales. La troisième propose une application qui permet aux personnes sourdes de se faire entendre.
Au terme des travaux, les membres du comité éditorial ont transmis le témoin à la représentante du Brésil. La ville de Salvador de Bahia devrait accueillir la prochaine édition du forum Notre futur prévue pour novembre 2025.
À l’initiative de l’Institut français à Paris, le forum Notre futur – Dialogues Afrique-Europe s’aligne derrière la nouvelle politique africaine de la France. Celle de « revoir » voire « transformer » les relations entre l’Afrique et la France.