Le directeur de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (Sipi-Bénin), s’est entretenu jeudi 10 octobre, avec les hommes des médias. Létondji Béhéton patron de la coentreprise qui gère la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé a abordé entre autres les prouesses de la zone et les perspectives pour les années venir.
La zone économique spéciale de Glo-Djigbé est un dispositif important de l’économie béninoise. Depuis le démarrage de ses activités, elle ne cesse de drainer du monde. Curieux, investisseurs nationaux et internationaux, hommes politiques et acteurs du monde des affaires.
«Au Bénin, je pense que nous avons démarré quelque chose qui est devenu modèle à beaucoup de pays à travers le monde . Et tout le monde essaie de voir pour comprendre comment nous avons pu en arriver là». Telle est l’analyse du directeur général de la Sipi-Bénin sur l’affluence à la Gdiz.
Dans cette zone, les industries qui s’y installent transforment «que ça soit le coton, les noix de cajou, le soja, le karité et d’autres matières premières. Donc, ça suscite beaucoup d’intérêt auprès des investisseurs et des décideurs de ce monde qui parfois viennent visiter la zone de façon non sollicitée».
La Gdiz n’appartient pas à Talon
La Gdiz est l’un des projets phares du président Patrice Talon. Mais il n’en est pas le propriétaire. «La zone spéciale de Glo-Djigbé n’appartient pas au président Patrice Talon» jure Létondji Béhéton. «La zone économique spéciale de Glo-Djigbé est une joint-venture entre le Bénin et le groupe Arise.
La République du Bénin est actionnaire à 35% et Arise à 65%» explique-t-il. Les actions de la République du Bénin poursuit-il, «sont portées par la Société des patrimoines immobiliers de l’État qui a pour mission de promouvoir, de valoriser et de développer le patrimoine immobilier de l’État».
Ainsi donc, «le Bénin n’est pas actionnaire majoritaire parce que c’est une société privée; et la République du Bénin a identifié un partenariat technique qui est le groupe Arise spécialisé dans le développement des zones économiques spéciales». Cependant, le foncier appartient à 100% à la République du Bénin rassure Létondji Béhéton.
Les Béninois présents
Au sein de la Gdiz, la majorité des actionnaires des sociétés qui y sont implantées sont des Béninois. «C’est-à-dire que si vous prenez la majorité des entreprises qui sont implantées dans cette zone, vous avez des actionnaires qui sont des sociétés béninoises ou des actions qui sont détenues par exemple par la caisse des dépôts et consignations. Vous savez, la caisse des dépôts et consignations est une société qui appartient à la République du Bénin. La Caisse des dépôts gère par exemple la pension Cnss, la loterie nationale» apprend le directeur de la Sipi-Bénin».
Une zone moins polluante
La zone économique spéciale de Glo-Djigbé est l’une des zones les moins polluantes qui existent jure le directeur général de la Sipi-Bénin. Parce que, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. «Dans cette zone, quand nous décortiquons les noix de cajou, les coques sont transformées en huile qui est utilisée dans l’aviation. Ensuite, quand nous faisons l’extraction de l’huile des coques, les résidus sont transformés en charbon. Donc, on a zéro déchet» démontre-t-il.
Il en est de même dans les unités de textile. À ce niveau, «nous avons un système qui est un tank de 3 millions de litres qui permet de travailler, de retravailler et de recycler les eaux qui sont issues du processus de texture. Ces eaux sont traitées et repartent dans les usines pour être réutilisées. Rien est rejeté dans la nature» insiste-t-il. Cette prouesse est une innovation qui selon lui, «participe à la durabilité de tout ce que nous sommes en train de faire ici et ça nous permet également de préserver l’environnement».
Gdiz, un projet d’envergure nationale
Le coton utilisé dans la zone économique spéciale de Glo-Djigbé provient de tout le Bénin. Ce coton quand il est récolté, est égrené. Les industries qui sont à la Gdiz les achète auprès des egreneurs.
La Gdiz n’est pas créée pour développer seulement une localité. Cette zone appartient à tous les Béninois fait remarquer Létondji Béhéton. Dans la même optique, «il est prévu dans les prochaines années de développer des zones à Parakou et à d’autres endroits du territoire».
Tous ceux qui ont un contrat à la Gdiz sont bien rémunérés. En tout cas, ils sont au-delà du Smig. «Les travailleurs qui sont dans les unités de production ont des rémunérations qui sont supérieures à celles des travailleurs qui sont dans la même activité au Bangladesh» informe le directeur général de la Sipi-Bénin.
À ce jour, au moins 14 000 personnes y travaillent. Ces dernières sont sélectionnées de manière transparente, assure Létondji Béhéton. «Aucun membre de ma famille ne travaille pas pour la Gdiz. Ni mes cousins» a-t-il confié.
Les échanges entre les professionnels des médias et le directeur général de la Sipi-Bénin s’inscrit dans le cadre de l’édition 2024 de la Journée mondiale du coton. L’initiative dénommée «Les rencontres presse» s’est déroulée autour du thème «Valorisation du coton du Bénin au sein de la Gdiz».