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Montée des violences au Sahel : Sans démocratie, pas de paix, selon le CRR-DA

Par Moucharaf SOUMANOU
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En 2024, les violences au Sahel ont continué de s’accroitre. D’inédits niveaux ont été enregistrés tant de la part des groupes terroristes militants, que des forces de sécurité des juntes au pouvoir. Face à la montée des violences au Sahel, plusieurs voix s’élèvent. Le Crr-da conformément à sa mission de défendre les libertés et lutter contre l’oppression, propose la démocratie comme panacée.

Comme violence record au Sahel, cette zone géographique n’en a pas connu pire qu’entre ces quatre et deux dernières années. Les atrocités commises ou exercées par les forces de sécurité des militaires au pouvoir et leurs alliés, ont explosé.

Avec comme pic, la réalité selon laquelle les forces de sécurité ont causé plus de morts que les groupes armés terroristes eux-mêmes. De 2022 à 2024 une augmentation de 76 % des attaques contre les civils est le nombre recensé.

Ces chiffres accablants indiquent un tournant inquiétant de la dynamique des violences dans au Sahel. Les résultats issus du projet de données sur les lieux et les évènements des conflits révèlent que « La violence contre les civils perpétrée par les forces de sécurité des juntes et de leurs partenaires paramilitaires, y compris les forces russes de l’Africa Corps, a également augmenté.

Le nombre d’attaques contre les commissions civiles par ces acteurs sécuritaires a augmenté de 76 % entre 2022 et 2024 (d’environ 230 à 400 attaques). Au cours des trois dernières années, ces forces ont tué environ 4 740 personnes.

Cette année, les juntes militaires sahéliennes et les milices qui leurs sont alliées ont tué plus de civils (2 430) que les groupes militants islamistes (2 050)».

Vers une contagion de toute l’Afrique de l’Ouest

La situation ne se limite pas aux pays sahéliens. Les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest (notamment) subissent une contagion de la violence et donc de cette tragédie. Le même rapport fait état de plus de 500 incidents violents enregistrés près de leurs frontières en 2024, contre seulement 50 en 2020.

Cette escalade des violences met en lumière la fragilité de la sécurité dans toute la région. Ceci, alors même que les groupes militants continuent d’étendre leur emprise sur le territoire.

À la réunion du Conseil de sécurité de janvier 2025 sur la lutte contre le terrorisme, la vice-secrétaire générale des Nations Unies a confirmé cet état de choses par un constat. Amina Mohammed a expliqué que près de 60% de tous les décès liés au terrorisme dans le monde se produisent en Afrique subsaharienne. Selon elle, le terrorisme représente aujourd’hui “la menace la plus importante à la paix, la sécurité et au développement durable” de l’Afrique.

La diplomate a renchérit ses propos par le fait qu’au Sahel «Pendant trois années consécutives, on a compté plus de 6.000 morts du terrorisme dans la région. Soit plus de la moitié des victimes dans le monde. Selon l’Indice mondiale du terrorisme, le Burkina Faso arrive à la première place du classement mondial des victimes du fléau. Le tout avec une augmentation stupéfiante de 68 %, et avec peu de soutien pour aider à inverser cette tendance».

Solutions

Face à ce contexte, plusieurs voix s’élèvent pour proposer des pistes de solutions. Au nombre d’elles, le Conseil de la résistance pour le renouveau démocratique africain. Ce dernier a pris position pour interpeller sur la nécessité d’empêcher l’expansion du mal.

Le creuset formé d’intellectuels citoyens et cadres des pays du Sahel via un communiqué en date de février 2025, a alerté sur l’importance de retourner aux fondamentaux de la démocratie.

Autre cas de figure ne serait qu’une «tentative de confiscation de la souveraineté populaire» peut-on lire dans son communiqué. Relativement au Niger, le Crr-da «appelle à un retour rapide à l’ordre démocratique, et réclame la libération inconditionnelle des détenus politiques».

La démocratie malgré ses insuffisances se présente comme l’un des meilleurs, sinon le meilleur système de gouvernance et d’inclusion que peut adopter un État. Des penseurs tels que le journaliste et analyste politique Amadou Diallo soulignent que «sans un retour à la démocratie, la paix restera illusoire».

D’autres experts de la région comme le sociologue Fatoumata Sow, insistent sur le fait que la violence ne peut être combattu efficacement que par des «moyens démocratiques et inclusifs.»

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