Home Actualité Pierre Dossa à propos du projet de loi sur l’environnement : « Nous demandons que cette loi interdise l’occupation anarchique des trottoirs »

Pierre Dossa à propos du projet de loi sur l’environnement : « Nous demandons que cette loi interdise l’occupation anarchique des trottoirs »

Par Koladé Raymond FALADE
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Alors que le gouvernement vient de transmettre à l’Assemblée nationale un nouveau projet de loi sur l’environnement, Pierre G. Dossa, activiste et sensibilisateur environnemental, plaide pour l’intégration de dispositions concrètes en faveur des acteurs de terrain. Il appelle à une loi plus inclusive, protectrice et adaptée aux réalités locales, notamment face à « l’occupation anarchique des trottoirs ». Selon lui, « nous avons besoin d’une loi moderne, inclusive et protectrice ». Entretien !

Journaliste : Le gouvernement a annoncé mercredi, la transmission à l’Assemblée nationale pour adoption, un nouveau projet de loi sur l’environnement en République du Bénin. Quelle est votre première réaction ?

Pierre G. Dossa : C’est un acte fort que je salue vivement. Ce projet de loi est attendu depuis des années. La relecture de la loi de 1999 est indispensable, compte tenu de l’évolution rapide des problématiques environnementales, du changement climatique aux déchets électroniques. Le Bénin montre ainsi qu’il s’inscrit dans une dynamique d’anticipation. Cependant, ce projet, aussi ambitieux soit-il, ne doit pas oublier certains enjeux de terrain, notamment la protection des activistes et des acteurs de la société civile engagés dans la sensibilisation et la veille environnementale.

Vous parlez de protection des acteurs. En faisant quoi ?

Aujourd’hui, les activistes, les jeunes engagés, les volontaires de propreté et les éducateurs environnementaux sont souvent exposés à des menaces, intimidations ou agressions lorsqu’ils dénoncent les pollutions ou interviennent sur le terrain, notamment dans les quartiers sensibles. Il est urgent que cette nouvelle loi inclue une disposition claire reconnaissant leur rôle et prévoyant leur protection juridique et physique. L’État doit garantir un statut minimal de protection à ceux qui œuvrent pour l’intérêt général et pour un cadre de vie sain.

Avez-vous d’autres recommandations concrètes à formuler ?

Absolument. Nous demandons que cette loi interdise formellement l’occupation anarchique des trottoirs à des fins de fabrication de mortier ou d’entreposage de matériaux de construction. Cela constitue une source majeure de pollution des voies urbaines, dégrade les caniveaux et met en danger les piétons. Il est inadmissible qu’au nom de la construction, on détruise le droit fondamental à un cadre de vie propre et sécurisé.

Que dites-vous à ceux qui estiment que ce sont des détails municipaux et non des enjeux de loi nationale ?

Justement, l’environnement ne connaît pas de frontières entre le national et le local. Si nous voulons bâtir un pays vert d’ici 2035, comme le prévoit la vision stratégique, il faut des lois nationales fortes, qui encadrent les comportements au quotidien. Un trottoir utilisé pour préparer du mortier, c’est un espace public détourné ; c’est un risque sanitaire, une entrave à la mobilité et un mépris de l’ordre public. Ce sont donc des enjeux de loi.

Votre mot de la fin

Oui. Je lance un appel aux députés de la Nation : dans l’examen de ce projet de loi, qu’ils écoutent la voix des activistes, premiers acteurs du terrain, des Ong, des jeunes, des éducateurs environnementaux. Nous avons besoin d’une loi moderne, inclusive et protectrice, capable de responsabiliser et de protéger. Sans cela, nous continuerons à sensibiliser dans la peur et à balayer derrière ceux qui détruisent en toute impunité.

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