À quelques mois de l’année électorale 2026, la Commission électorale nationale autonome (Cena), avec l’appui de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Idea) et du gouvernement du Canada, a lancé un atelier inédit à Cotonou. Objectif, renforcer les capacités des institutions et de la société civile pour prévenir et gérer les risques pouvant fragiliser les élections.
« Cette formation est née du constat que les élections, partout dans le monde, sont exposées à des risques, des menaces et parfois des crises », explique Nicholas Matatu, représentant d’International Idea au Gabon et facilitateur de l’atelier.
Après des expériences menées au Panama, en Île-Maurice et en Finlande, le Bénin accueille à son tour ce programme. La Cena, la Cour constitutionnelle, la police, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) ainsi que des organisations de la société civile y prennent part.
Les participants travaillent sur plusieurs axes : identifier les risques, les catégoriser, les évaluer et définir des stratégies pour y répondre. Une dizaine de menaces potentielles ont déjà été relevées, allant des défis logistiques et techniques aux enjeux sécuritaires, notamment dans le nord du pays.
La société civile dans le jeu collectif
Pour Fatoumatou Batoko Zossou, présidente de la plateforme électorale des Organisations de la société civile, cette formation arrive à point nommé. « La société civile travaille à ce que les élections soient pacifiques, libres, transparentes et inclusives. Quand les élections sont protégées, ce sont les citoyens qui le sont aussi », insiste-t-elle.
Elle salue surtout la démarche participative de la Cena, qui permettra sans doute d’anticiper certaines difficultés. « Ce n’est plus chacun dans son coin à identifier les problèmes. C’est ensemble que nous réfléchissons, proposons des solutions et planifions leur mise en œuvre. Et à plusieurs, les résultats sont plus concrets et durables », souligne-t-elle.
Dans le contexte des élections générales couplées de 2026, la société civile, à travers la plateforme électorale des Organisations de la société civile, se dit prête à intensifier ses actions de sensibilisation pour renforcer la confiance des électeurs.
Des acquis concrets pour la Cena
Du côté de la Cena, l’initiative est jugée essentielle. « Cet atelier nous installe dans un cadre intégré de gestion et de protection des élections », affirme Rufin Domingo, directeur du matériel et des opérations de l’institution en charge de l’organisation des élections au Bénin.
Pour lui, la méthode employée par International Idea est un atout majeur : apprentissage par l’expérience, travaux de groupe et échanges pratiques. « Les participants savent désormais identifier, catégoriser et traiter les risques. Et surtout, ils comprennent l’importance d’une communication adaptée lorsqu’une menace survient », précise-t-il.
Au terme des échanges, un constat s’impose. C’est que le Bénin dispose désormais d’une boîte à outils pour mieux anticiper et gérer les turbulences électorales. « Cet atelier est un véritable outil de détection et de prévention des risques. On en a vu l’utilité ici au Bénin. On pourrait aisément le recommander aux autres organes de gestion électorale de la région », estime Rufin Domingo.
