L’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) veut donner un nouveau souffle au volontariat au Bénin. Elle a convié, mardi 23 septembre, à son siège à Cotonou, des acteurs du secteur et des organisations de la société civile (Osc) pour une session de renforcement des capacités. L’objectif : mieux structurer la pratique, professionnaliser ses acteurs et encourager l’engagement des jeunes, aussi bien sur le plan national qu’international.
L’activité du volontariat « ne doit pas être exercée principalement pour la récompense financière ». Elle doit émaner du « propre libre arbitre » de l’individu et « profiter à quelqu’un d’autre que le volontaire ». Robert Toé résume ainsi les principales caractéristiques du volontariat. Le consultant international en développement et spécialiste des questions de volontariat a exposé aux participants les diverses formes de programme de volontariat et leur importance pour la promotion de la jeunesse et le développement des pays.
Au cours de cette première journée de la rencontre, il a mis un accent particulier sur le programme de volontariat développé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Pour candidater audit programme, il faut être « jeune âgé de 18 à 35 ans, ressortissant des pays de la Cedeao, justifier d’un niveau d’enseignement secondaire ou de compétences avérées dans un domaine donné, avoir une expérience de leadership et des compétences en communication », a rappelé Toé.
Du service rendu à l’opportunité professionnelle
Au-delà du service rendu, le volontariat ouvre des perspectives d’avenir aux jeunes, souligne l’expert. Contrairement à la perception populaire, il « continue de séduire les jeunes, preuve que l’intérêt pour cette pratique demeure fort ». L’une des raisons étant que les expériences acquises au plan international permettent aux jeunes d’enrichir leur Cv.
Les programmes nationaux de volontariat aussi renforcent cette dimension. « Ils prévoient une phase d’insertion professionnelle après la mission : préparation aux entretiens, rédaction de Cv et développement de compétences transversales », a expliqué le conférencier. Avoir été volontaire national ou international constitue donc « un atout indéniable » lorsqu’on postule à d’autres emplois, a-t-il renchéri.
La volonté politique comme socle
L’un des éléments qu’a déploré Robert Toé au cours des échanges, c’est le statu quo qui règne depuis la fin de la phase pilote du Programme de volontariat de la Cedeao. Pourtant, ce ne sont pas les volontaires, encore moins l’engouement pour le volontariat qui manquent, constate-t-il. Robert Toé place « en priorité la volonté politique », qu’il considère comme un facteur déterminant pour garantir le succès des projets de volontariat au niveau national, régional et même international. Notamment sur les questions du financement ou encore de la mise en place d’une législation pour encadrer le secteur.
« Jusqu’à présent les jeunes béninois n’avaient qu’une faible connaissance du volontariat », observe pour sa part, Afiavi Olivia Tchikpé, assistante de direction à Women and Power Association. Elle suggère que « la Cedeao réalise un sondage dans chaque pays afin de mieux comprendre les besoins des jeunes et d’orienter les lois et règles à mettre en place pour stabiliser et développer le volontariat sur le long terme ». Armel Allokpe de l’Ong Africa Signature salue quant à lui, une initiative qui « permet aux acteurs du secteur du volontariat de mieux se professionnaliser sur le terrain et d’apprendre à gérer les volontaires ».
Pour sa part, Colombe Doyigbé, directrice des ressources humaines en charge du volontariat à l’Anpe, est convaincue que cette initiative permettra aussi et surtout de renforcer la participation des organisations de la société civile au Forum régional des agences nationales de l’espace Cedeao. Aussi, « la validation prochaine de l’avant-projet de loi sur le volontariat favorisera sa reconnaissance, son intégration dans les politiques nationales et la valorisation des compétences », a-t-elle projeté.
Au cours de la deuxième journée de la session de renforcement de capacités des Osc les échanges portent sur le référentiel de montage et de mission sur le volontariat.
Par Sènan Stéphania DEFODJI
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