Home Actualité Crise politique au Niger : Le message du chef de la diplomatie algérienne à Cotonou
Ahmed Attaf

Crise politique au Niger : Le message du chef de la diplomatie algérienne à Cotonou

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
0 Commentaire

Ahmed Attaf, le chef de la diplomatie algérienne a été reçu vendredi 25 août par son homologue béninois Olushegun Bakari. Au centre de leurs échanges, la crise politique au Niger avec le renversement du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, depuis le 26 juillet.

L’Algérie s’est opposé à une éventuelle intervention militaire pour forcer la main aux putschistes à rendre le pouvoir. Ce pays maghrébin, qui reste marqué par la destruction de la Libye et ses conséquences au plan sécuritaire, considère une intervention militaire contre Niamey comme une «menace».

Toutefois, sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel, l’émissaire du président Algérien souligne que son pays partage la même position que le Bénin et par ricochet la Cedeao.

«Je voudrais dire que le principe du refus et du rejet des changements anticonstitutionnels tient particulièrement à cœur à l’Algérie puisque c’est au sommet africain d’Alger en 1999 que cette norme a été posée. Donc l’Algérie se considère d’une certaine manière le dépositaire politique, le dépositaire moral de cette norme et nous ne pouvons que la réaffirmer avec force au vu de la crise au Niger qui est une crise conséquente à un changement anticonstitutionnel », a-t-il déclaré.

Ahmed Attaf a exprimé l’attachement de l’Algérie à la sauvegarde des régimes démocratiques quel que soit le pays. « Je dois dire que nous sommes au sein de la Cedeao comme en Algérie sur une même ligne de travail. Celle de coordonner au maximum nos efforts pour aboutir à un objectif commun, celui de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger», a professé Ahmed Attaf.

L’enjeu qui a motivé le déplacement du ministre Algérien, est «d’éviter à la région, d’éviter à nos pays un surcroît de péril».

En réponse, Olushegun Bakar se réjouit de la convergence des points de vue. « Nous partageons cet attachement à la conquête du pouvoir par les urnes et non par les armes. Nous partageons également le fait que on ne peut pas laisser prospérer au sein de la région des régimes militaires non constitutionnels», a réagi le ministre des Affaires étrangères béninois.

Et de rappeler le rôle que jouent le président Algérien Abdel Madjid Tebboune et Patrice Talon depuis trois semaines en vue du règlement de la crise actuelle.

Afrique prospère

L’autre point des discussions entre les deux autorités ministérielles, la convergence des forces pour une Afrique prospère et unie économiquement et socialement. Les diverses crises qui tentent de bloquer cette évolution du continent, selon Ahmed Attaf sont des “temps perdus”.

« L’Algérie tout comme le Bénin est solidement attaché à la priorité du développement économique et social. Je crois que le président Patrice Talon était particulièrement insistant sur ce point. Les ressources de l’Afrique doivent aller prioritairement au développement économique et social», a-t-il souligné.

Par Donatien F. SOWANOU (Stag.)

 

Ahmed Attaf : «Il y a un souci commun qui nous anime d’éviter à nos pays un surcroît de péril»

 

« Le sujet central de cette concertation politique est la crise au Niger. Celle-ci est au centre des préoccupations de la Cedeao, elle est aussi au centre des préoccupations de mon pays.

Je voudrais dire que le principe du refus et du rejet des changements anticonstitutionnels tient particulièrement à cœur à l’Algérie puisque c’est au sommet africain d’Alger en 1999 que cette norme a été posée : la norme du refus, du rejet des changements anticonstitutionnels.

Donc l’Algérie se considère d’une certaine manière le dépositaire politique, le dépositaire moral de cette norme et nous ne pouvons que la réaffirmer avec force au vu de la crise au Niger qui est une crise conséquente à un changement anticonstitutionnel.

Le deuxième point qui est au cœur de nos discussions c’est le quoi faire pour un retour rapide à l’ordre démocratique, à l’ordre constitutionnel. C’est là le deuxième axe de nos discussions, de nos échanges de vue.

Troisième point qui est important et qui a été au centre de toutes les discussions, il y a un souci commun qui nous anime d’éviter à la région, d’éviter à nos pays un surcroît de péril.

L’Algérie tout comme le Bénin sont vivement attachés à la priorité à donner au développement économique et social. Je crois que le président Patrice Talon était particulièrement insistant sur ce point. Les ressources de l’Afrique doivent aller prioritairement au développement économique et social. Et c’est notre souci.

Toutes ces crises, tous ces changements qui font diversion, qui nous obligent à regarder ailleurs que vers l’objet central, que la raison d’être de nos États, le développement économique et social sont des temps perdus.
Je dois dire que nous sommes au sein de la Cedeao comme en Algérie sur une même ligne de travail. Celle de coordonner au maximum nos efforts pour aboutir à un objectif commun, aboutir à la réalisation d’un objectif commun : c’est celui de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger.»    /Propos transcrits par Donatien Fernando SOWANOU

 

LIRE AUSSI: Armée Et Pouvoir D’État : Simon-Narcisse Tomety S’oppose Au Professeur Holo

Lire aussi

Laisser un commentaire

A propos de nous

Bénin Intelligent, média au service d’une Afrique unie et rayonnante. Nous mettons la lumière sur les succès, défis et opportunités du continent.

À la une

Les plus lus

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour être notifié de nos nouveaux articles. Restons informés!