Le budget de l’Assemblée nationale, gestion 2024 s’élève à 24.788.969.569 Fcfa. Il a été adopté en procédure d’urgence, lundi 2 octobre lors de la 3ème session extraordinaire de l’année 2023.
Par Sêmèvo B. AGBON
Lors de l’examen, 72 députés ont voté pour, 00 abstention ; 29 députés ont voté contre, dont 28 du parti de l’opposition “Les Démocrates”.
« Ce budget n’est pas un budget imposé comme un diktat. C’est nous-mêmes qui avons fait les documents qui ont permis d’élaborer ce budget que nous vous avons présenté », a essayé de convaincre le président Louis Vlavonou. En vain.
Il soutient que le budget de l’Assemblée nationale, gestion 2024 tient compte des critères de convergence et de la lettre de cadrage. « Nous sommes tout juste conscients de notre situation de pays en émergence. Le pouvoir exécutif ne nous impose rien », a-t-il juré.
Le budget de l’Assemblée nationale, gestion 2024 est en régression par rapport à celui de 2023 qui s’élevait à 25.055.356.369 Fcfa. L’exécution du budget 2023, à la date du 30 septembre, se chiffre à 18.305.892.425 Fca, selon le point présenté par le président Louis Vlavonou
La procédure d’urgence demandée par 16 élus pour l’examen du budget 2024 de l’Assemblée nationale n’a pas plu à l’opposition. Même si elle a été quand-même retenue après vote, 19 députés tous du groupe parlementaire “Les Démocrates” l’ont rejeté, rapporte la direction de communication du parlement.
Faut-il le rappeler, en conseil des ministres mardi 26 septembre, le gouvernement a aussi transmis pour examen et vote le projet de budget de l’État, gestion 2024. Ce projet de loi s’équilibre en ressources et en charges à 3.199,274 milliards de Fcfa contre 3.033,337 milliards de Fcfa de la loi de finances, gestion 2023, soit un accroissement de 5,5%.
Les démocrates se justifient
Les députés du groupe parlementaire Les démocrates qui ont voté contre ce budget dénonce un « mépris » de la part des députés de la majorité parlementaire et du président Vlavonou. « Normalement nous députés devrions recevoir le projet du budget au moins une semaine avant la convocation de la session. Ce qui n’a pas été le cas », a fustigé l’honorable Denise Hounmènou Hounkanrin. « De plus, des collègues démocrates sont membres de la commission des finances, mais n’ont pas eu connaissance du document avant d’apprendre qu’on devrait voter en urgence ce budget » a-t-elle renchéri, sur des propos rapportés par le journal en ligne Djarobi.
Elle estime également que le délai à eux accordé par leurs collègues de la Commission des finances est trop court pour étudier, comprendre et apporter des suggestions à « un tel document ». Denise Hounmènou Hounkanrin souligne aussi le refus qui leur a été opposé quant à la suggestion du report de la séance. La députée dit ne comprendre pas l’urgence de voter le budget alors qu’il reste encore quatre semaines pour la prochaine rentrée parlementaire.
Son collègue Taïrou Imorou quant à lui dénonce une procédure biaisée. « Si cela devrait se passer selon les règles de l’art, l’Assemblée vote son budget prévisionnel, le reverse au ministre des Finances et c’est à ce dernier de l’insérer dans le budget national. Mais grande a été notre surprise que c’est après ce conseil des ministres que le président de l’Assemblée nationale se permet d’inviter les honorables députés à une session extraordinaire pour l’étude et le vote de son projet de budget exercice 2024, en procédure d’urgence », explique et dénonce-t-il selon la même source.
Et de conclure que « L’Assemblée nationale qui est la deuxième institution de l’Etat mérite qu’on la respecte ».
LIRE AUSSI: Panique en France : Le taux de natalité atteint son plus bas niveau depuis 1945
