Ils ont fini par exposer leur colère à la face du monde. Ce sont les fidèles laïcs de l’Église protestante méthodiste du Bénin, Epmb. Ce mercredi au Temple anglophone Béthel de Guinkomey, Cotonou, le professeur John Igué, président du Reseau des laics pour la réhabilitation de l’Epmb a lu en présence d’autres membres, une contre-déclaration suite à celle de la coalition de 5 Églises en soutien au code électoral.
Dans les forums de chrétiens méthodistes, la colère grouillait. Des fidèles dénonçaient la prise de position politique des responsables de l’Epmb au nom de toute l’Église. Certains suggéraient alors une sortie médiatique des laïcs pour se désolidariser de cette initiative de la coalition d’Églises formée par l’Église protestante méthodiste du Bénin (Epmb), l’Eglise Orthodoxe d’Antioche, Première Mission africaine Bodawa, l’Eglise Méthodiste Africaine et l’Ordre Sacré Eternel des Chérubins et des Séraphins.
«Le lieu d’organisation de la conférence de Presse, Whesley House, Siège de l’Epmb, le porte parole de l’ensemble des églises signataires du communiqué, un laïc de l’Epmb, les propos liminaires et clôturant de la Conférence du Pasteur Kponjesu Amos Hounsa, président de l’Epmb, propos remerciant entre autres les différents participants pour leur promptitude et ponctualité à leur invitation, montrent à suffisance que ladite conférence a été initiée par notre église.» relève d’entrée le président John Igué.
De plus, il voit dans cette démarche, un volte-face voire une trahison déplorable de la hiérarchie de l’Epmb qui était pourtant solidaire de l’Église catholique et appelait à un code électoral inclusif.
«Qu’il vous souvienne que le 5 Mars dernier seulement, le Président de l’Epmb a envoyé le Pasteur aumônier du Rassemblement des cadres et leaders protestants méthodistes le représenter dans une concertation tripartite avec l’Eglise catholique et la communauté musulmane et une déclaration a été faite pour inviter les Honorables députés «au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, au nom de la préservation de la paix et de la stabilité de notre pays, à éviter toute loi ou disposition pouvant porter à l’exclusion. Il faut, å tout prix, épargner au peuple béninois les violences qui ont émaillé les dernières élections, par le vote d’un Code électoral qui garantisse des élections pacifiques, transparentes, inclusives et démocratiques en 2026.»
Le Réseau s’étonne alors de la déclaration de soutien au code électoral.
«Comment comprendre que le même président de l’Epmb, après vote de cette loi redoutée, s’associe avec d’autres confessions religieuses pour faire une autre déclaration en invitant les citoyens à accepter la Loi sur le nouveau Code électoral, qui suscite de nombreux débats et inquiétudes dans toute notre nation, au motif qu’elle est votée par le Parlement, jugée conforme à la Constitution et promulguée par le Chef de l’État ?»
Contraire à la doctrine de l’Epmb
Le Réseau des laïcs ne revient pas sur les dispositions à polémiques du nouveau code électoral. Les membres estiment que l’Église, qui a en son sein différentes voire divergentes sensibilités politiques, devrait rester neutre.
Sur ce, le Réseau des laïcs pour la Réhabilitation de l’Epmb «ne se retrouve pas dans cette initiative du Président de l’Eglise qui discrédite notre Église, la première Eglise du Bénin». Il dénonce alors ladite déclaration comme «étant contraire à la doctrine de l’Epmb »
Dans la déclaration querellée en date du 30 avril, les cinq Églises signataires, sous l’égide de l’Epmb objectent que le code électoral a été adopté et promulgué dans les règles démocratiques et qu’il revient aux acteurs chargés de l’appliquer et d’organiser les élections de 2026, de faire « preuve de grand sens de responsabilité ».
Les cinq Eglises professent leur attachement « au respect de la légalité républicaine et des principes de la démocratie». Car « Nous ne pouvons pas être pour la démocratie, et en même temps être contre ses effets ». Selon elles, « il n’y a pas de loi parfaite ; et l’utilité d’une loi ne vaut que par la qualité et le bon sens des instances chargées de l’appliquer ».