Comme annoncé, le Burkina Faso est effectivement au rendez-vous du Festival international des masques à Porto-Novo, capitale politique du Bénin. Le masque ”Muara”, originaire du nord-ouest du pays des hommes intègres a défilé avec un important détachement d’animateurs.
“Muara est un «masque sacré qui permet de communiquer avec les ancêtres et les forces de la nature. Il assure la médiation entre les vivants et les forces invisibles. Paix, cohésion sociale et fertilité sont les bienfaits y associés», explique Baba Avimadjenon (professeur Dodji Amouzouvi), membre du comité des rites Vodun du Bénin.
Le masque Muara porte le nom d’un village éponyme. Il en existe plusieurs catégories. Telles que le masque ”tunma”, qui est le masque gorille et le ”suruku”, qui est le masque hyène.
«Le caractère zoomorphe de ces masques renvoie à la vie en harmonie avec la nature. Donc une certaine idée déjà très ancienne de la préservation de l’équilibre écologique», observe le journaliste de la télévision nationale.
Signes de civilisation
Ces masques montrent aussi que l’Afrique est une terre de civilisation, ce qui démonte donc l’imposture de la colonisation qui prétendait civiliser l’Afrique. «Ce sont des médiateurs entre le monde physique et le monde invisible. Ça veut dire que, en se référant à l’histoire des migrations, on se rend compte que l’Afrique a déjà une civilisation et ce n’est plus aujourd’hui que nous allons apprendre à nous donner une marge culturelle», enfonce le tourismologue Dr Joël Accalogoun.
Le Togo et la Côte d’Ivoire sont également présents au Festival international des masques de Porto-Novo. Dans un contexte géopolitique tendu, la culture offre la passerelle du dialogue, de la paix, de la réconciliation.
La procession des masques ce dimanche 4 août est la dernière étape du Festival des masques. Elle s’est déroulée devant un parterre d’officiels dont le président de l’Assemblée nationale.