Le ministre de la Justice et de la législation a reçu mercredi 11 décembre, Jimmie Gardner, maire de la ville de Prichard, en Alabama aux États-Unis. Lui et sa délégation comptent explorer les voies menant à la reconquête de la nationalité béninoise.
Le parcours est empreint d’émotion et de nostalgie. Depuis une décennie, le maire Jimmie Gardner effectue des visites régulières au Bénin. Mais à chaque retour, il ressent le poids de l’exil, une frustration persistante face à l’impossibilité de recouvrer la nationalité de ses ancêtres. « Cela fait dix ans que je viens au Bénin et à chaque fois, je me sens étranger », confie-t-il avec une sincérité déchirante à l’autorité ministérielle.
Pour lui, cette quête de nationalité est bien plus qu’une formalité administrative. Elle représente un acte thérapeutique, une guérison d’une blessure identitaire collective pour celui qui est également le président de la Confédération mondiale des maires.
Au cours de l’audience, le maire de la ville de Prichard a évoqué l’histoire tragique des afro-descendants, arrachés à leur terre natale par les horreurs de la traite négrière. Il a ensuite exprimé une profonde gratitude envers les autorités béninoises pour leur initiative, qui permet à des millions de descendants d’afro-américains de renouer avec leurs racines.
« Le Bénin vient de régler un problème, une guérison pour ceux qui souffrent de ne pas pouvoir recouvrir la nationalité de leurs parents », souligne-t-il.
L’émotion a été encore grande lorsqu’il évoque le moment où il a été reconnu comme citoyen béninois. « C’est la fin du combat, j’ai touché du doigt une réalité que je ne savais pas possible », déclare-t-il, incapable de trouver les mots pour exprimer sa joie. Pour lui, cette reconnaissance est un symbole d’espoir pour tous ceux qui, comme lui, attendent de retrouver leur identité.
Cette audience a également été l’occasion pour Jimmie Gardner d’exprimer sa gratitude au ministre et à son cabinet pour leur engagement. « Vous m’avez permis de retrouver mon chemin », conclut-il, résumant ainsi le sentiment d’accomplissement partagé par tant d’autres afro-descendants.
Cet appel à la solidarité et à la persévérance résonne comme la promesse d’un avenir où chacun pourra se revendiquer de ses origines, dans la fierté et la dignité.
Cassandra Lewis, également présente, a, quant à elle, exprimé la profondeur de son ressenti en foulant la terre de ses ancêtres. « C’est quelque chose que je ne peux même pas expliquer, mais je le ressens », a-t-elle déclaré, évoquant un devoir de mémoire et une fierté retrouvée. Elle a encouragé tous les afro-descendants hésitant à poursuivre leur quête identitaire, témoignant que le chemin vers la réconciliation avec leurs racines est pavé de luttes et de détermination.
