Les résultats des prévisions saisonnières de la grande saison des pluies au sud du Bénin ont été publiés. Ils ont été rendus publics après leur élaboration à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, par l’Agence de la météorologie du Bénin (Météo-Bénin) et les autres services météorologiques et hydrologiques nationaux des pays du Golfe de Guinée.
Par Yélian KINTOHOU
Les travaux ont bénéficié du soutien financier et technique d’Agrhymet et du centre climatique régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.
Selon le communiqué final signé par Météo-Bénin, le démarrage de la grande saison pluvieuse sera précoce avant de se normaliser. Les cumuls pluviométriques seront moyens à déficitaires sur la période mars-avril-mai au niveau de la bande côtière. Dans les autres localités du sud, ils seront normaux à excédentaires.
De plus, durant la période avril-mai-juin, des cumuls pluviométriques moyens à excédentaires sont attendus dans les localités du sud et du centre du pays. À l’extrême nord des Collines, la situation sera excédentaire.
La fin de la grande saison sera précoce. En début de saison, on observera des périodes de sécheresse allant de longues à normales, tandis qu’en fin de saison, elles seront normales à longues. En ce qui concerne les écoulements, ils seront équivalents à supérieurs à la normale.
Conséquences des prévisions
Le risque d’inondation est élevé dans les zones où des cumuls pluviométriques excédentaires et des écoulements supérieurs à la moyenne sont attendus.
Le démarrage précoce de la saison dans la plupart des localités du sud du Bénin favorisera également l’apparition précoce des inondations.
« Les acteurs pourraient saisir ces opportunités pour augmenter la production agricole, énergétique et halieutique », a recommandé Météo-Bénin.

Par ailleurs, la croissance des cultures sera perturbée dans les zones où des séquences sèches prolongées et une fin de saison précoce sont attendues. Le risque de mauvaise répartition des pluies est élevé.
Ces déficits pourraient favoriser le développement de ravageurs des cultures. Dans ce contexte, Météo-Bénin encourage le choix d’espèces ou de variétés tolérantes au déficit hydrique.
Recommandations
Face aux risques d’inondation dans les zones vulnérables, Météo Bénin recommande de renforcer la sensibilisation des communautés aux risques et leur capacité à entreprendre des actions préventives.
Il est également conseillé de renforcer les capacités d’intervention des agences en charge de la gestion des inondations, des catastrophes et de l’aide humanitaire, ainsi que les efforts des médias, des plateformes de communication et des Ong. La population est invitée à éviter l’occupation des zones inondables et d’y élever des animaux ou d’y cultiver des plantes.
Les zones humides et inondées du sud du pays peuvent favoriser le développement de germes de maladies telles que le choléra, la malaria, la dengue ou la bilharziose, affirme Météo-Bénin.
« De même, les séquences sèches longues attendues dans certaines zones pourraient occasionner la prolifération d’autres germes de maladies épidémiques », a fait savoir l’agence.
Météo-Bénin conseille à cet effet de « renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé et des plateformes nationales de réduction des risques de catastrophes ».
Il est également recommandé de « renforcer la vigilance contre les maladies et les ravageurs des cultures en prenant les dispositions pour prévenir les invasions (chenille légionnaire et autres insectes nuisibles) ».
