Une délégation ministérielle conduite par la ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys, a effectué une descente dans les villes de Bohicon et d’Abomey, jeudi 3 avril, pour conseiller les parents de retirer leurs enfants des travaux réservés aux adultes, afin de les scolariser.
Par N. Fidèle DEDEGNONHOU
Le marché Houndjro d’Abomey et la gare routière de Bohicon constituent deux sites où le nombre d’enfants exposés aux travaux est très élevé dans le Zou. Ce département affiche un taux de prévalence estimé à 22,5 %, alors qu’au niveau national, ce taux est établi à 19,9 %.
Pour renverser cette tendance, les parties prenantes de la lutte contre le travail des enfants ont décidé d’effectuer une descente conjointe sur le terrain. Pour le ministère du Travail et de la Fonction publique, qui pilote la lutte contre le travail des enfants, il s’agit d’un « fléau qui exige des acteurs, de la détermination, des actions concertées et des échanges d’expériences ».
Sur les différents sites parcourus, le message de la délégation ministérielle est clair : « Les enfants à l’école, les adultes au travail. » À travers ce message, les ministres ont exhorté les usagers des deux sites à mettre en avant l’avenir des enfants en les retirant de ces lieux pour les envoyer à l’école. « Nous avons fait le déplacement pour vous encourager à aider le gouvernement à combattre le travail des enfants dans nos marchés et nos gares routières », soutient Adidjatou Mathys.
Tolérance zéro au travail des enfants
La délégation gouvernementale a rappelé que le programme de modernisation des marchés, ainsi que la réhabilitation des gares routières, font partie des actions initiées par l’exécutif pour permettre aux usagers de libérer les enfants des activités économiques. « Vos actions dans les marchés et sur les gares routières doivent être de nature à permettre à nos enfants d’avoir la possibilité d’aller à l’école et d’avoir les connaissances et les compétences qui leur permettront plus tard d’être efficaces, quel que soit le métier qu’ils choisiront d’embrasser », exhorte la délégation ministérielle.

À tour de rôle, les ministres Adidjatou Mathys, Véronique Tognifodé et Mariam Djaouga Sacca ont appuyé leurs exhortations par les mesures prises par le gouvernement pour soulager les parents des dépenses liées à la scolarisation des enfants. Il s’agit, entre autres, du programme des cantines scolaires et de la mesure d’exonération des frais de scolarité. À en croire la délégation gouvernementale, il ne reste que la volonté des usagers des marchés et des gares routières pour que ces sites soient exempts du travail des enfants dans le Zou.
La descente des ministres fait suite au lancement, en 2023, de la campagne dénommée « Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence », soutenue par l’Unicef, et à la mise en œuvre de l’accompagnement du gouvernement du Luxembourg dans le cadre de la lutte, à travers le projet : « Soutien au gouvernement du Bénin pour la réalisation des droits des enfants à risque ou affectés par la traite, le travail des enfants et ses pires formes ». Un projet qui se déploie dans les départements du Zou et du Couffo.
Les délégations des deux partenaires techniques et financiers ont accompagné les ministres dans la campagne de sensibilisation menée dans le Zou.
À leurs côtés, il y avait également les élus communaux et locaux, les dignitaires religieux et les représentants de la chefferie traditionnelle.
Au niveau national, une baisse du taux d’enfants au travail a été enregistrée entre 2014 et 2021, passant de 52,5 % à 19,9 %.