Le ministre conseiller à la Justice et aux Relations extérieures, Gilbert Déou Malè, a échangé, jeudi 5 juin, avec des conducteurs de taxis-moto de la ville de Cotonou. La rencontre a porté principalement sur le code électoral et la paix en 2026, année des élections générales au Bénin.
Aux côtés du député Casimir Sossou et de l’analyste politique Antoine Adoukonou, Déou Malè a abordé des sujets cruciaux tels que la réforme du système partisan, le code électoral et la paix en 2026 et les conditions de vie des transporteurs urbains. Un dialogue direct, transparent et salué par les participants.
Le ministre conseiller, au début de la rencontre, a d’abord situé le contexte. Il a expliqué que cette séance fait suite à des échanges informels avec quelques conducteurs de taxis-moto, au cours desquels des inquiétudes liées au code électoral et à la paix en 2026 ont été soulevées. Il a jugé utile de leur fournir des informations justes, ce qui justifie la tenue de la séance.
Pour mieux structurer les échanges, il a donné la parole aux conducteurs de taxis-moto. Selon ces derniers, la séance est d’autant plus importante qu’elle touche à l’actualité. Tour à tour, certains ont pris la parole pour exprimer leurs préoccupations. La question des 20 % du code électoral est revenue en tête.
Ils ont également évoqué les arrestations de certains hommes politiques, tout en concluant qu’il ne s’agit nullement d’une lutte sélective. Pour les intervenants, le régime Talon s’est distingué par la réalisation d’infrastructures routières, facilitant ainsi leur mobilité. Saluant ces avancées, ils ont toutefois plaidé pour le renforcement des mesures sociales.
Ils ont aussi évoqué les questions liées à leurs conditions de vie et de travail. En premier lieu, les tracasseries policières constituent leur casse-tête. Les maillots jaunes ont invité l’autorité à plaider leur cause auprès du nouveau directeur général de la police républicaine. Aussi demandent-ils en contrepartie du paiement du droit de taxi, une prise en charge en cas d’accident, ne serait-ce que pour les premiers soins.
Réponses édifiantes
Les questions évoquées se résument aux élections de 2026 ainsi qu’aux conditions de vie et de travail des conducteurs de taxis-moto.
Abordant l’inquiétude liée aux 20 %, Antoine Adoukonou est revenu sur la conférence des forces vives de la nation pour mieux expliquer la réforme du système partisan, qui les instaure. Avant cette réforme, 278 partis étaient enregistrés auprès du ministère de l’Intérieur. Le système partisan, argumente-t-il, vise à assainir le paysage politique afin de créer des partis forts. Soutenant que l’assainissement du paysage politique contribue à éradiquer la corruption, Casimir Sossou, député à l’Assemblée nationale, a expliqué que la pléthore de partis participe à la division du peuple.
Avec la réforme, « Le chantage politique n’existe plus ». Selon le parlementaire, le président Talon est dans une vision de développement et de renforcement de l’unité nationale.Face à la peur des conducteurs de taxis-moto en 2026, Adoukonou a été on ne peut plus clair. Il les a exhortés à la prise de conscience. Pour lui, il ne sert à rien de suivre un politicien pour semer le désordre. En impliquant la population ou en provoquant son soulèvement, le politique ne défend que ses intérêts, ce qui conduit aux crises postélectorales.
Casimir Sossou n’a pas manqué de préciser que les 20 % ne concernent que les élections législatives, et que les 10 % s’appliquent exclusivement aux élections communales. « Nous savons que si les citoyens comprennent le fond du code, la vision, la cohérence de cette vision, plus personne ne viendra leur vendre la peur », a-t-il soutenu.
Questions relatives aux conditions de vie des conducteurs de taxis-moto
Avant de répondre aux questions touchant spécifiquement à la vie des conducteurs de taxis-moto, le ministre conseiller Déou Malè a d’abord évoqué les causes des arrestations. Il soutient qu’elles sont liées au non-respect des lois. « Le policier n’arrête que celui qui tombe sous le coup de la loi », appuie-t-il, et d’ajouter que « Talon nous a éduqués ».
Il fait remarquer que « Talon a battu le record des réalisations comparativement aux gouvernements précédents ». Par exemple, pour lutter contre le chômage des jeunes, il est en train de créer des lycées techniques. Concernant le volet sanitaire, il a expliqué que le projet Arch prend en compte les conducteurs de taxis-moto. Il a promis de faire remonter les inquiétudes soulevées et de revenir très prochainement avec son collègue de la Santé pour mieux éclairer cette cible, vecteur de communication.
Le ministre conseiller a également donné des explications sur l’interdiction de la vente des produits agricoles à l’extérieur et sur les relations du Bénin avec ses voisins immédiats. La séance a permis aux autorités de donner le vrai visage de ce qui se fait.
« Je sors de cette séance très content. L’initiative est à saluer. Car nous étions dans le noir », s’est réjoui Philippe d’Alméida, un des participants. Pour lui, au vu des explications, l’objectif que vise la réforme du système partisan est de contraindre les gens à rester ensemble pour le développement.
Par Yélian KINTOHOU
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