Dans le cadre de la restitution des acquis du Programme d’appui à l’égalité de genre (Paeg), Falilath Kora Guerra, une bénéficiaire, a organisé une conférence à la mairie d’Abomey-Calavi. La séance a permis aux participants venus nombreux de réfléchir à l’implication de la jeunesse dans la sauvegarde de la paix et de la cohésion sociale.
Le Programme d’appui à l’égalité de genre (Paeg) est une initiative du consortium Rifonga – Wanep – Fenep avec l’appui financier de la coopération Suisse. Les bénéficiaires de ce programme sont outillés sur des sujets tels que le leadership féminin en politique, la masculinité positive, la promotion de la paix, la lutte contre les violences basées sur le genre. Il vise à « renforcer l’égalité au sein de la société béninoise et réduire de manière durable la vulnérabilité socioéconomique des femmes », a rappelé Wilfried Nouwé, représentant du consortium.
L’atelier s’est tenu dans le cadre de la restitution des acquis de ce programme. Porteuse du micro projet « Justice et réinsertion : Jeunesse engagée pour la paix et la cohésion sociale », Falilath Kora Guerra apporte ainsi sa contribution à la vulgarisation des acquis du Paeg. Mieux, elle entend contribuer à susciter le débat pour la paix et la cohésion sociale entre les participants et la jeunesse en général. La thématique « interpelle » la jeunesse, soutient Wilfried Nouwé. Elle interroge sur « notre contribution dans la promotion de la paix. Quels sont nos efforts pour favoriser un environnement de justice? ». Elle soulève également la question des investissements en faveur de l’insertion et de la réinsertion des jeunes.
Le Paeg a contribué depuis 2022 au renforcement des capacités des jeunes leaders faisant d’eux des ambassadeurs de la paix dans leurs milieux respectifs. Ils y ont appris à développer un leadership fondé sur l’unité. « Un leadership qui construit des ponts au lieu de creuser des faussées », a précisé Falilath Kora Guerra. Cette activité marque « une étape importante » de son engagement en tant que jeune femme leader. « C’est une conviction, c’est un appel, c’est une responsabilité », a-t-elle soutenu.
Jeunesse responsable
Cette responsabilité incombe donc à la jeunesse béninoise, porteuse des « espoirs de notre pays ». « Mais ces espoirs ne peuvent se réaliser que dans un climat de paix, de tolérance et d’unité ». Falilath invite donc ses congénères à se départir de tout sentiment de haine, de tribalisme ou encore de manipulation. « Il y a lieu que la jeunesse soit davantage responsabilisée, puisque l’avenir est dans sa main », a soutenu Nickanor Julius Segbo, maire des jeunes de la commune d’Abomey-Calavi.
Deux communications ont enrichi les échanges. La première a porté sur le thème « Jeunesse, paix et sécurité ». Anicet David Gnahoui a exposé aux participants, les défis du Bénin en matière de paix et de sécurité. Il a en particulier mis l’accent sur le rôle de la jeunesse et l’importance de faire entendre sa voix sans céder aux appels à la division ou à la déstabilisation. Il les a invités à être des artisans de paix et de cohésion sociale, notamment dans la perspective des élections générales de 2026.
Carine Mourin-Ola Falolou a pour sa part présenté une communication sur « Le leadership et le militantisme au féminin ». Après avoir exposé les figures inspirantes du leadership et du militantisme féminin en Afrique et au Bénin, elle a exhorté les participants à s’en inspirer. Elle estime qu’un véritable leadership se construit. Appelant donc les jeunes participantes à aller à l’école des aînées et à apprendre de leurs erreurs.
Pour Falilath Kora Guerra, le succès de cette activité n’est pas une fin en soi. Elle est convaincue que le Paeg a fait d’elle et des autres bénéficiaires « une chaîne de femmes déterminées à faire bouger les lignes ». Elle a clôturé les échanges en invitant les participants à être « des bâtisseurs de la paix, des gardiens de la cohésion sociale, des artisans d’un avenir commun ».