C’est fait ! La mouvance donne le ton de la présidentielle de 2026 avec la désignation unanime et consensuelle de Romuald Wadagni pour incarner la continuité et la jeunesse béninoise. En actant ainsi définitivement le départ du pouvoir du président Patrice Talon, cette annonce jette un sacré défi à l’opposition.
Une même journée, deux partis politiques, les plus grands du paysage politique Béninois, annoncent leur candidat : Romuald Wadagni. Ce mode tranche avec la traditionnelle déclaration de candidature consistant pour l’individu lui-même de mettre en avant son « Je suis candidat »
Cette annonce, dimanche 31 août 2025, par l’Union progressiste le Renouveau (Up-R) et le Bloc républicain (BR) marque un tournant historique dans la vie politique béninoise. Pour la première fois, un régime arrive au terme de son mandat sans implosion, non sans l’avoir frôlée, portant un candidat unique et validé par le président sortant, Patrice Talon. Une transition démocratique exemplaire qui contraste avec les pratiques habituelles sur le continent.
La désignation de Wadagni, actuel ministre des Finances, n’est pas une surprise, mais elle consacre une stratégie mûrement réfléchie. Le soutien public de Patrice Talon, qui a félicité les partis pour ce choix, confirme son retrait de la scène politique à la fin de son second mandat. Neuf mois avant la fin de son mandat, le chef de l’État prépare son départ et adoube son successeur, ce qui renforce l’image de modèle de démocratie du Bénin en Afrique.
Incarner la continuité sans être l’ombre de Talon
Le nouveau candidat devra relever un défi de taille : proposer un programme qui ne soit ni une pâle copie du Programme d’action du gouvernement du président Talon, ni une rupture frontale. Il lui faudra assumer le bilan du président sortant tout en affirmant sa propre identité politique. Un exercice d’équilibre qui nécessitera finesse et vision.
L’unanimité autour de Wadagni témoigne d’une discipline remarquable au sein de la mouvance présidentielle. Joseph Djogbenou et Abdoulaye Bio Tchané, vétérans de la majorité, ont su renoncer à leurs ambitions personnelles légitimes pour privilégier l’intérêt général. Ce don de soi, ce sacrifice constitue une marque de modestie et d’altruisme. Il illustre aussi une maturité politique rare et conforte la réforme du système partisan, laquelle donne primauté aux formations politiques contre le totalitarisme charismatique, économique et ethnique des individus.
Romuald Wadagni, qui fêtera 50 ans le 20 juin 2026, incarne à la fois la compétence technique et l’enracinement local. Ministre des Finances depuis 2016, il a piloté des réformes audacieuses qui ont transformé structurellement l’économie béninoise, contribuant aux performances macroéconomiques saluées ces dernières années.
« Depuis près d’une décennie, il est l’un des principaux artisans des réformes économiques et budgétaires du Bénin, de l’assainissement des finances publiques et du financement des grands projets structurants. Sa compétence technocratique, sa vision stratégique et sa capacité à fédérer les énergies autour de projets ambitieux font de lui un leader apte à poursuivre et amplifier les transformations engagées depuis 2016. » salue justement l’Union progressiste le Renouveau dont il est membre fondateur.
Au Bloc Républicain de renchérir :
« Avant d’être appelé au Gouvernement du Président Patrice Talon en 2016, Monsieur Romuald Wadagni a acquis une expérience internationale de premier plan au sein du cabinet Deloitte, d’abord en France à partir de 1998, puis aux États-Unis à partir de 2003, où il a développé des expertises pointues dans plusieurs domaines liés au développement. Il apparaît ainsi comme l’un des mieux placés pour poursuivre et approfondir les actions de développement engagées depuis 2016. Artisan des réformes économiques et soutien de la réforme du système partisan dans notre pays, il est à même de consolider et de renforcer ces réformes structurantes. »
Mais le portefeuille ministériel a longtemps éclipsé d’autres facettes du jeune originaire de Lokossa. En effet, Romuald Wadagni est aussi un homme de terrain. Il est propriétaire d’une ferme à Savalou, il a suivi une formation en techniques d’élevage au centre Songhaï de Porto-Novo, laquelle est sanctionnée par une attestation. Il garde donc un lien fort avec les réalités agricoles et locales. Ses attaches à Parakou, où sa famille possède une maison, complètent le portrait d’un homme connecté aux territoires, du nord au sud en passant par l’est.
La caution de l’opinion publique
Une observation des réseaux socionumériques montre la dominance de réactions très favorables à l’annonce de la désignation de Romuald Wadagni. Aussi bien de toutes les régions du Bénin que de la diaspora. Cet accueil chaleureux valide le choix des partis et préfigure une campagne sereine, où la continuité du développement sera au cœur des débats.
La désignation de Romuald Wadagni comme candidat unique de la mouvance présidentielle est bien plus qu’une simple annonce électorale. Elle symbolise la consolidation démocratique du Bénin, où l’alternance se prépare dans l’apaisement et le respect des institutions. Alors que l’Afrique observe souvent avec scepticisme les transitions politiques, le Bénin montre une fois de plus la voie : celle de la stabilité, du respect des règles et de la primauté de l’intérêt général.
Que fera maintenant l’opposition ? Saura-t-elle trouver un candidat qui fera le poids ? Wait and see !