L’incendie qui s’est déclaré, mercredi 22 mars à Houeyiho à Cotonou dans la rue du domicile du garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la législation, a fait des dégâts matériels estimés à plus de 30 millions de francs Cfa. En un laps de temps, près de 35 ans d’investissements sont ainsi partis en fumée. À l’origine du drame, « un court-circuit » dû à des coupures ‘’intempestives’’ de l’énergie électrique, selon l’une des victimes rencontrée qui compte exiger un dédommagement de la Sbee.
Par Raymonde FALADE
Dimanche 26 mars, soit quatre jours après le drame, le nettoyage se poursuit encore dans la maison. Une dizaine d’ouvriers s’affairent. Ils rangent, ramassent, lavent et nettoient. En l’absence de la propriétaire, son fils, propriétaire du restaurant de la maison, veille au grain et donne des instructions.
De l’extérieur, les dégâts sont moins perceptibles. Pas parce que rien n’a brûlé sur la devanture, mais plutôt à cause des travaux qui y ont été faits aussitôt. Ce qui a permis de remplacer certaines vitres cassées sur fonds propres des victimes.
« À ce jour, personne n’a réagi en dehors du ministre de la Justice et de la législation Sévérin Quenum, [‘’leur voisin’’, ndlr] », signale Arthème Rama Attingnon. C’est d’ailleurs le ministre qui a envoyé les sapeurs-pompiers pour éteindre le feu, confie-t-il. Sinon, le bilan serait plus lourd que cela et le feu pourrait embraser les autres maisons y compris celle du ministre également située à côté.
Sur l’origine de l’incendie, Arthème Rama Attingnon évoque une coupure ‘’intempestive’’ de l’électricité. Conséquence, « on a perdu tout, sauf la vie ». Pour le moment, aucune autorité ni personnes de bonne volonté n’a réagi au sinistre. Le souhait de Arthème Rama Attingnon, est que la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) « leur rembourse ». A cet effet, « j’ai déjà appelé un huissier pour qu’il fasse le constat. Demain [lundi 27 mars, ndlr] on va déposer une lettre de demande de dédommagement auprès de la Sbee », révèle-t-il. La maison incendiée n’est pas assurée. « C’est ça notre mal », avoue-t-il.
Des pertes de plus de 30 millions Fcfa
La maison ayant pris feu est à la fois à usage domestique mais aussi commercial. « Les parents y habitent. Voilà moi mon restaurant. C’est un restaurant pâtisserie. Mais dedans, il y a au moins 7 fours ; les frigidaires, congélateurs, on en a au moins plus de huit qui peuvent coûter minimum un million 500 mille Fcfa », expose Arthème Rama Attingnon. L’incendie a détruit ainsi les efforts de plus de 35 ans.
« C’est d’abord une fondation qui était là avant. C’est un commerce qu’elle [la maman propriétaire, ndlr] a commencé bien avant ma naissance depuis plus de 35 ans. Moi je suis né dedans. C’est dans cela qu’on m’a inscrit à l’université et tout. Je suis comptable-financier, je suis marqueteur. J’ai mon master en Russie. Je suis descendu en juillet dernier. C’est dans tout cela que j’ai pu profiter moi-même pour pouvoir faire de grandes études. Et à mon retour, j’ai pris tout à mon compte. J’ai remonté cela comme je le pouvais », raconte Arthème Rama Attingnon, tout peiné. Il est inconsolable de « voir tous ces efforts tombés » en quelques minutes.
Le jeune homme remercie toutefois la providence qu’ « il n’y a pas eu de perte en vies humaines ». « Ce ne sera pas facile », reconnaît-il, « mais je sais que Dieu est avec nous » s’est réconforté Arthème Rama Attingnon.
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