À l’occasion de la journée de l’Europe célébrée vendredi 9 mai à la résidence de l’ambassadeur de l’Union européenne à Cotonou, l’ancien premier ministre Lionel Zinsou a livré ses impressions sur la coopération Europe-Afrique. L’ex patron du dernier gouvernement de Boni Yayi a évoqué entre autre, la contribution de l’art, de l’amour et de la culture au développement mutuel. Il salue également les progrès du Bénin ces dernières années et appelle à la préservation de la paix en période électorale.
Journaliste : Quelle appréciation faites-vous de la relation entre le Bénin et l’Union européenne ?
Lionel Zinsou : Je pense que tous les pays apportent quelque chose aux autres. Il ne doit pas y avoir un flux qui viendrait uniquement de l’Europe vers nous ou de nous vers l’Europe. Vous voyez, par exemple, nous sommes dans une ambassade européenne. Et c’est un grand artiste, en pleine maturité, Shiff, qui fait une exposition magnifique. On peut aussi apporter la beauté au monde. Je vais vous raconter une chose… Avec Angélique Kidjo et Romuald Hazoumè, un jour, on a organisé un petit film, une quête sur le marché à Cotonou pour collecter de l’argent afin d’aider l’Europe. Et les gens disaient : « Mais vous rigolez… C’est l’Europe qui doit nous aider. Ce n’est pas à nous de faire la charité à l’Europe. » Et alors, il y avait Angélique Kidjo qui disait : « Si, si, parce que les Occidentaux ont perdu l’amour. Et là, il vaudrait mieux qu’on leur donne de l’argent pour le retrouver. » Donc, on a beaucoup de choses à échanger, y compris l’art et l’amour.
Depuis environ 10 ans, vous êtes fréquent au Bénin. Le Bénin a-t-il progressé ?
D’abord, le Bénin a toujours progressé tous les dix ans. Mais il faut reconnaître que ces dix dernières années, il [Patrice Talon] a vraiment très bien travaillé.
Bientôt les élections générales. Quel message avez-vous à adresser aux Béninois ?
Moi, je crois que les élections, dans notre tradition depuis le renouveau démocratique, se passent dans la paix. C’est ça qui est essentiel. Mon meilleur souvenir de la campagne électorale, c’était à chaque meeting, le message de l’imam, du curé de la paroisse, du pasteur, du vodounon : il faut garder cet héritage très précieux.
En quoi l’Europe peut-elle contribuer à la lutte contre le terrorisme au Bénin ?
Le problème de sécurité, ce n’est pas toujours les gens qui travaillent pour le djihad. C’est le crime organisé. Les criminels sont les ennemis de tous, quelle que soit leur religion.
