Alors qu’elle œuvre pour améliorer l’accès à l’électricité sur l’ensemble du territoire, la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) fait face à un incivisme sournois : le vandalisme des installations électriques. Sous-tendu par des motivations économiques, ce phénomène pèse lourd sur les finances publiques et compromet la sécurité sociale. La Sbee alerte !
Par Sènami Orphélia AGASSOUNON (Stag.)
Transformateurs saccagés, câbles volés, poteaux électriques abattus. Les chiffres font froid dans le dos. Selon un rapport des sinistres obtenu auprès de la direction de la communication, la Sbee a enregistré entre 2020 et 2024, la destruction de plus de 100 poteaux électriques, souvent percutés par des engins. Des dizaines de disjoncteurs basse tension ont été emportés et au moins cinq transformateurs haute tension/basse tension ont été vandalisés.
Quant au vol de câbles électriques, il atteint aussi des proportions alarmantes. Sur la même période, plus de 500 cas ont été recensés, la moitié rien que dans le département du Zou.
Sur plan technique, les répercussions du vandalisme des installations électriques sont multiples et graves. Elles expliquent les perturbations permanentes sur le réseau : tensions fréquentes, coupures prolongées et multiplication des pannes qui plongent des milliers de foyers, de commerces et même des structures sanitaires dans le noir, affectant directement la qualité de vie et l’efficacité de la Sbee.





Par ailleurs, le volet économique est tout aussi édifiant. Le même rapport des sinistres révèle que le préjudice direct pour la société s’élève à plus de 600 millions de Fcfa sur les cinq dernières années, uniquement pour le remplacement des matériels détruits, avec un pic à 200 millions pour la seule année 2023. La source de Bénin Intelligent souligne que ce chiffre ne prend pas en compte le manque à gagner ni l’impact dévastateur du vandalisme des installations électriques sur les activités des petites et moyennes entreprises (soudeurs, poissonneries, scieries, etc.), étranglées par les interruptions de courant.
Appel à la mobilisation nationale
Au-delà des pertes financières, le vandalisme des installations électriques de la Sbee engendre un problème de sécurité publique. Les zones régulièrement plongées dans l’obscurité deviennent des terrains propices à la délinquance. Pire, ces actes font courir des risques mortels d’électrocution, tant pour leurs auteurs que pour les populations avoisinantes. Dans les hôpitaux, la rupture d’alimentation met directement en danger la vie des patients.
Face à ce phénomène dont les racines plongent dans le chômage, la précarité et l’appât du gain facile, la Sbee lance un appel solennel. La société rappelle que ses installations sont des biens publics au service de tous les Béninois. Elle appelle donc les élus locaux, les autorités communales et l’ensemble de la population à une vigilance accrue et à une collaboration active.
Elle encourage également la sensibilisation des communautés, la dénonciation des auteurs et une solidarité citoyenne pour protéger ces infrastructures vitales sont présentées comme les leviers indispensables pour enrayer le fléau. « L’énergie électrique est un moteur de croissance et un droit pour chaque citoyen. Sa sécurisation ne doit pas être l’affaire de la Sbee seule, mais une responsabilité collective », conclut la Sbee.