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Robert Gbian décrypte la révision de la Constitution : « Notre pays est sur les rails d’un développement irréversible »

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Dans cet entretien exclusif, Robert Gbian, député à l’Assemblée nationale, revient sans détour sur l’historique révision de la Constitution adoptée le 14 novembre 2025. Il s’agit, selon lui, d’une réforme axée sur la « stabilité politique ». Il défend point par point les innovations majeures : l’instauration d’une « trêve politique » pour bannir les campagnes permanentes, la création d’un Sénat et l’extension à 7 ans du mandat présidentiel.

Journaliste : Quels sont les sentiments qui vous animent après la révision de la Constitution vendredi dernier par l’Assemblée nationale ?

Député Robert Gbian : Ce sont des sentiments de fierté d’appartenir à un pays où les acteurs politiques dans leur grande majorité ont compris depuis un certain temps qu’il faut réellement se soucier du développement de ce pays en mettant de côté la politique politicienne. Notre pays est sur les rails d’un développement irréversible depuis l’avènement du régime de la rupture.

C’est notre devoir en tant que législateur d’encourager les réformes politiques et institutionnelles pour la poursuite de ce développement. C’est ce que nous avons fait ce vendredi en adoptant la loi n°2025-20 du 14 novembre 2025 portant modification de la loi N°90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin révisée par la loi n° 2019-40 du 07 novembre 2019.

Que retenir du nouveau texte de loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990 ?

Il faut retenir que ce nouveau texte de loi vise avant tout la stabilité politique afin de permettre au pouvoir Exécutif de mieux s’occuper des questions de développement.

En quoi la Constitution telle que modifiée incarne la stabilité politique ?

Vous convenez avec moi qu’au Bénin, juste après une élection présidentielle, commence une autre campagne électorale qui dure pratiquement le temps du premier mandat du président élu. Pendant que les opposants au régime en place peignent en noir la gouvernance du président élu sans aucune proposition d’alternative au point d’intoxiquer les populations, les acteurs politiques de la mouvance présidentielle sont obligés d’aller sur le terrain pour démentir les contre-vérités des opposants et pour rétablir la vérité. Ainsi, le pays devient un champ de guéguerre politique détournant par conséquent des réelles questions de développement.

Le nouveau texte de loi portant révision de la Constitution en son article 5-1 stipule : 

« Dans l’intervalle qui sépare deux années électorale, jusqu’à 12 mois avant l’année électorale, les forces politiques concourent, dans le respect du pluralisme, à la stabilité institutionnelle, au renforcement de l’Etat et à la continuité de l’action publique. Les partis politiques d’opposition sont tenus, dans la critique de l’action publique, de proposer des alternatives ou des solutions constructives. Un pacte de responsabilité républicaine conclu entre le gouvernement et les partis politiques sous l’égide du Sénat afin d’établir un cadre de collaboration avec l’opposition en raison de la prohibition des campagnes électorales permanentes hors période électorale. À cette fin, il est instauré une trêve politique pour compter de la date de la proclamation définitive de l’élection du président de la République jusqu’à la fin de son mandat. Durant la trêve, l’animation politique à finalité compétitive et électorale est prohibée ».

Voilà qui est clair pour tout le monde et appelle à une prise de conscience individuelle et collective des acteurs politiques sur les orientations à adopter dans l’animation de la vie publique.

De façon concrète, quelles sont les innovations dans le texte de loi ?

Trois innovations majeures sont à retenir. La première innovation est la création du Sénat dont les membres de droit sont les anciens présidents de la République, les anciens présidents de l’Assemblée nationale, les anciens présidents de la Cour constitutionnelle sans oublier les autres membres désignés par le président de la République parmi des personnalités de haut rang ayant été au commandement dans les forces de défense et de sécurité.

Le Sénat est la deuxième chambre en matière de législation et du contrôle de l’action gouvernementale, l’Assemblée nationale étant la première chambre. Deuxièmement, en matière d’innovations, le mandat du président de la République passe de 5 ans à 7 ans renouvelable; mais nul n’a le droit de faire plus de deux mandats de sa vie.

La troisième innovation majeure est que les députés à l’Assemblée nationale, les Conseillers municipaux et communaux sont élus pour un mandat de 7 ans renouvelable au lieu de 5 ans actuellement. En dehors de ces trois grandes innovations, le texte de lois a pris en compte d’autres aspects qui participent à la conformité d’autres textes de lois organiques de certaines institutions avec la Constitution.

Votre mot de fin

Je voudrais passer par ce canal pour remercier les populations béninoises en général et les militantes et militants du parti Bloc Républicain en particulier qui nous soutiennent. Je voudrais ensuite féliciter tous les collègues députés y compris ceux du groupe parlementaire Les Démocrates qui ont permis l’adoption de ce texte de loi portant révision de la Constitution. Nous espérions 88 voix, mais nous avons obtenu 90. C’est dire que quand il s’agit du Bénin, il y a toujours un sursaut patriotique.

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